Faute d’accord sur le Brexit, les britanniques vont devoir aller voter pour élire leurs députés européens. Outre-Manche, les britanniques commencent à saturer, qu'ils soient pro ou anti-Brexit et aimeraient bien passer à autre chose. Alexander Seale journaliste freelance à Londres s’est confié à Naomi Levannier :
Ces élections européennes interviennent peu de temps après les élections locales qui ont eu lieu le 2 Mai dernier dans la plupart des provinces d'Angleterre et en Irlande du Nord, des élections qui ont été un camouflet pour les deux grands partis traditionnels, les conservateurs et les travaillistes. Alors la campagne électorale qui vient de s’organiser à la hâte pour les élections européennes ne passionne pas les foules. Les britanniques sont d’ailleurs bien partis pour bouder les urnes le 23 Mai. Elvire Fabry, chercheuse à l'Institut Jacques Delors spécialiste du Brexit au micro de Naomi Levannier :
Nigel Farage, ancienne figure du parti pro-Brexit Ukip a créé son propre parti et fait largement la course en tête dans les sondages. Il récolte 27% d'intentions de vote. Un grand nombre de députés hostiles à l'UE devraient donc représenter les Britanniques à Bruxelles.
Les élections européennes auront bien lieu au Royaume-Uni le 23 mai et ce même si les députés adoptent un accord pour le Brexit d’ici là. Et pour cause : même si un compromis était trouvé, le processus législatif ne pourrait être terminé à temps, c’est à dire avant la date légale du scrutin le 23 mai. En attendant la pression s’accroît sur les épaules de Theresa May comme nous l’explique Patrick Martin Genier , enseignant à Sciences Po Paris et à l’Inalco, spécialiste des questions européennes, auteur de "L’Europe a-t-elle un avenir ?" , publié aux éditions Studyrama.
Alors évidemment pour l’Union européenne ce scénario rebat les cartes. Puisque les britanniques n’étaient pas censés participer aux élections européennes. Et forcément cela rajoute de la confusion à la confusion, car l’Union européenne avait prévu d’organiser ce scrutin sans la participation des britanniques. La conséquence aurait été une baisse du nombre d'eurodéputés dans la future assemblée de Strasbourg. De 751 ils devaient passer à 705. Les 73 sièges britanniques laissés vacants devaient, pour une partie d'entre eux, être redistribués à d'autres pays comme la France. Il était prévu que les 46 sièges restant soient «gardés en réserve» en prévision de futurs élargissements.
Mais la participation des britanniques aux élections européennes va entraîner un jeu de chaises musicales et une situation ubuesque, comme l'explique Patrick Martin Genier.
En attendant, la première session plénière du nouveau Parlement est prévue le 2 juillet prochain. Theresa May espère pouvoir voter l'accord de retrait avant cette date.
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