Un peu d'air marin ! Un Berrichon fait partie de l'équipage de la goélette Tara qui s'est lancée dans une nouvelle mission début avril. Le chef de pont François Aurat rejoindra le bord dans un mois.
La goélette de la fondation Tara a quitté le port de Lorient le 2 avril dernier, pour une expédition scientifique de deux ans le long des côtes européennes. L'un des chefs de pont, c'est François Aurat, né à Saint-Amand-Montrond dans le Cher, et passé par le lycée agricole du Subdray, à côté de Bourges. L'objectif de cette mission est d'étudier l'impact de la pollution terrestre sur les milieux marins : « On va faire des prélèvements avec le bateau aux abords des grandes villes » explique le marin. « On aura également un camion-laboratoire qui sera à terre et fera des prélèvements de sédiments et de tout ce qui se passe à terre. On va essayer de relier ces prélèvements pour voir l'impact de la pollution des villes sur l'océan, et quel lien il y a entre ce qui se passe à terre et en mer. »
Pour l'instant, François Aurat n'est pas encore à bord puisque l'équipage effectue des rotations par cycle de deux mois pour se relayer : « Quand on est sur le bateau, on travaille 24h/24h. J'ai un binôme qui est à bord en ce moment, il fait exactement le même travail que moi ». Le marin rejoindra le bord le 2 juin prochain au Danemark. Quel est son rôle, en tant que chef de pont ? « Je m'occupe de l'entretien du pont, de manière générale. Il faut que tout marche, quand on met les voiles, que tous les cordages soient en place et qu'il n'y ait pas d'usure sur toutes les pièces qui nous servent à hisser les voiles. Il faut s'assurer de la réparation, de l'entretien du pont qui fait plus de 200 m2, avec deux mats et deux voiles ». Le marin assiste également les scientifiques de la mission : « On les aide à mettre les filets à l'eau, on a un treuil à l'arrière du bateau. On doit aussi s'assurer de la sécurité des gens sur le pont au moment des manœuvres. C'est un travail permanent. »
Le marin connaît bien la vie en mer, ça fait 14 ans qu'il navigue à bord de la goélette Tara. Le navire l'a emmené aux 4 coins du monde : Pôle Nord, Pôle Sud, Australie, Japon... François Aurat a traversé la planète d'est en ouest et du nord au sud « Ce qui m'a le plus marqué, ce sont les régions polaires. Elles ont un impact énorme sur ce qui se passe aujourd'hui avec le réchauffement climatique. C'est un peu pour ça que je suis toujours à bord de ce bateau, j'espère un jour y retourner ». De magnifiques souvenirs à bord sans doute, mais un travail quotidien intense : « C'est à fond ! En fait, c'est un peu comme un appartement. On est en vase clos pendant deux mois, les scientifiques sont mélangés avec les marins. Il y a une vie à bord qui s'installe, avec des tâches. Ce n'est pas un gros bateau, on est que 14 à bord, mais il faut qu'il y ait un peu d'organisation, on a besoin de cohabiter sur un lieu qui est assez petit. »
Départ donc le 2 juin prochain pour François Aurat. Durant deux ans, la goélette Tara devrait parcourir près de 14 000 miles nautiques, soit plus de 25 000 kilomètres.
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