Le séminaire inter-diocésain de Bordeaux va fermer ses portes l’an prochain. Il formait les séminaristes des diocèses de Bordeaux, Périgueux, Angoulême, Agen, La Rochelle, Limoges et Tulle. Ils iront désormais à Toulouse ou Rome. Mgr Jean-Pierre Ricard archevêque de Bordeaux revient sur cette fermeture avec Jean-Michel Peteaux de RCF Bordeaux
"C'est une décision évidemment que je ne prends pas sans pincement de coeur, en même temps je la prends pour le bien de la formation des séminaristes eux mêmes. C'est celle là qui prime. Et je crois que pour que des séminiaristes puissent se former il est important qu'ils soient dans un bon environnement et en particulier au sein d'une communauté de formation un peu nombreuse. C'est le nombre de séminaristes qui pose aujourd'hui question. ça nous fait des effectifs pour l'année prochaine, pour le premier cycle, de quatre ou cinq. Le chiffre est insuffisant pour donner une formation de qualité. "
"C'est pas que de l'enseignement, c'est donc une vie avec d'autres, c'est aussi pouvoir faire l'expérience de la diversité des tempéraments, des caractères, apprendre à vivre ensemble, et je crois que c'est bien qu'il y ait une communauté un peu nombreuse. Alors ce qu'il faut savoir aussi, c'est que cette décision s'inscrit dans une réflexion nationale concernant les séminaires en France. il y a deux ans est sorti un texte, les normes romaines sur la formation des séminaristes. Et on nous a dit "appliquez ces normes, ces directives aux différents pays". Or nous constatons que nous avons en France une trentaine de séminaires, mais beaucoup de maisons avec de très petits effectifs. Et donc la question aujourd'hui est de se dire, peut être qu'il faut que nous réenvisagions l'implantation des séminaires en France, pour qu'un séminaire puisse avoir une certaine vitalité, il faut qu'il ait entre quinze et vingt séminaristes. Du coup ça nous a amenés à prendre cette décision. Je dis tout de suite que c'est pas la fin d'une filière, c'est la délocalisation de la formation. Nous avons une dizaine de jeunes, une dizaine de séminaristes pour le diocèse. Nous allons les envoyer dans d'autres séminaires, en particulier les deux que nous avons retenus : c'est le seminaire de Toulouse, et l'autre séminaire c'est le séminaire français à Rome."
"On continue, parce que le problème c'est pas tellement de soutenir les murs du séminaire, mais les séminaristes en formation. Et à chacun d'ailleurs il leur sera demandé d'avoir aussi une paroisse de référence, pour que pendant le temps des vacances en particulier, ou ceux qui sont à Toulouse tous les quinze jours puissent revenir dans ce lieu diocésain."
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