La proposition de loi sur la fin de vie d’Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (LR) instaurant un "droit à la sédation profonde et continue" est examinée actuellement au Sénat. Après avoir été adopté par deux fois à l’Assemblée nationale, ce texte autorise une sédation jusqu’au décès pour les malades incurables dont le pronostic vital est engagé, à court terme.
Pour l’instant, cette pratique n’est pas généralisée dans tous les centres hospitaliers de France. Les rapporteurs du projet de loi ont voulu établir un transfert, en passant du devoir du médecin au droit du patient. Jusqu’à présent, la société se devait de faire en sorte qu’un malade ne souffre pas, "Désormais ça devient un droit du malade de ne pas souffrir lorsque la mort approche", comme l’explique l’auteur de la loi Leonetti.
Ce nouveau droit accordé au malade pose pourtant problème, dans l’hémicycle du Sénat. Pour les opposants au texte, ce dernier reste actuellement trop proche de l’euthanasie et du "suicide assisté" pour être voté. D’où le fait que le texte ait été retouché en première lecture par la commission des affaires sociales de la chambre haute. Cette dernière souhaite limiter la sédation aux "personnes malades en fin de vie dont la souffrance est réfractaire à tout traitement".
A l’inverse, certains membres de la commission ont estimé que ce texte était trop ambigu et n’allait pas assez loin. Certains sénateurs écologistes y voient un texte "fait pour ceux qui sont en fin de vie et qui veulent mourir" et non pas "pour ceux qui sont en fin de vie et qui vont mourir".
Les précisions de Benjamin Rosier, rédacteur en chef de RCF
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