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Le temps, c'est aussi de l'énergie

Un article rédigé par Pascal Greboval, Jeanne d'Anglejan - RCF, le 26 octobre 2022 - Modifié le 26 octobre 2022

Pascal Greboval, rédacteur en chef du magazine Kaizen, s’intéresse à l’actualité écologique. Dans cette chronique, le journaliste s’est intéressé à notre rapport au temps, et les conséquences sur notre consommation d’énergie. 

© annca de Pixabay © annca de Pixabay

Une invitation à consommer moins d’énergie

 

Le dernier Kaizen consacré à la sobriété traite de la nécessité de réduire individuellement notre consommation énergétique. L'idée n'est pas de citer des conseils ou des solutions que chacun peut mettre en place, mais d'évoquer deux enjeux majeurs dans ce processus de sobriété. 


Le premier est notre rapport au temps. L’ébriété énergétique actuelle est liée en grande partie à une course contre la montre. Le temps, denrée rare, pousse à une débauche énergétique, qui rend à la fois victimes et responsables de cette quête du temps.

 
Voici quelques exemples : pas le temps de faire à manger ? hop, une livraison à domicile. Pas le temps d’aller chez un libraire pour trouver un livre ? hop, de nouveau livraison à domicile. En retard pour un rendez-vous, une visite amicale ? Hop, rouler à 90 km/h au lieu de 80 km/h semble être une solution. Enfant, travail course, activité sportive, artistique… Bref, un emploi du temps trop serré pousse à prendre la voiture plutôt que le vélo pour aller travailler, l'avion plutôt que le train pour passer un weekend à Rome.

Et comment résister, en fin de journée, à l'appel des réseaux sociaux ? Leur logique repose à la fois sur une offre de contenu illimitée et sur des vidéos de très courte durée. Cela est chronophage. Ces exemples témoignent que le rapport au temps impacte la consommation d’énergie. 


Les propositions alternatives 


Ralentir ! C’est une réponse facile et qui n’est pas évidente à incarner. Alors premièrement : en prendre conscience. Ensuite, se poser systématiquement la question : ai-je vraiment besoin de tout, tout de suite ? De me faire livrer ce livre en 24 heures au lieu de le récupérer en librairie ? Ce séjour à Rome : comment l’inclure dans des longues vacances qui laissent le temps d’y aller en train ? 


Le philosophe Sénèque a écrit "tout nous échappe, il n’y a que le temps qui soit nôtre". Le temps est une richesse : comment le dépenser ? À qui le donner ? Répondre à ces questions pousse à devenir plus sobre d’un point de vue énergétique. Ralentir, c’est être plus vertueux et plus en paix avec soi et le vivant. Ralentir, ce n’est pas seulement prendre le temps de faire les choses autrement, c’est la condition même du changement.


Le second "pas de côté"

 

L’invitation à être sobre individuellement est essentielle. C’est la plus facile, la plus rapide à mettre en œuvre, surtout en période de crise comme à présent. Mais elle doit s’accompagner d’un plan de sobriété structurel. La sobriété ne peut pas reposer uniquement sur les épaules des individus. Prenons un exemple : les transports. Bien sûr, les Français peuvent être invités et incités à prendre leur vélo pour effectuer leurs trajets inférieurs à 5 ou 10 km. 

Cela diminuerait de facto les émissions de gaz à effet de serre liées au transport, le secteur le plus polluant en France. Mais prendre son vélo nécessite de se sentir en sécurité, de rouler sur des pistes cyclables : c'est du ressort des collectivités. Ainsi, au travail, il est question d'avoir un parking sécurisé et abrité, une aide financière, comme celle versée aux salariés qui utilisent les transports en commun. Et cerise sur le gâteau, de la mise à disposition d’une douche. 

 

Faire sa part est nécessaire, mais ce n’est pas suffisant. La sobriété sera possible et efficace si le triangle, particulier -  collectivité - entreprise crée une dynamique vertueuse, une synergie efficiente.

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