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Le Territoire zéro chômeur de longue durée du Saumurois est sur les rails

Un article rédigé par Marion Bastit - RCF Anjou, le 6 octobre 2022 - Modifié le 6 octobre 2022
ReportagesLe Territoire zéro chômeur de longue durée du Saumurois est sur les rails

L'entreprise à but d'emploi Asure a été inaugurée jeudi 6 octobre 2022, sur ses deux sites de Saumur et  Montreuil-Bellay. Créée dans le cadre du Territoire zéro chômeur de longue durée du Saumurois, elle emploie 33 salariés, qui remplissent des missions utiles au territoire. Reportage.

A Saumur, l'atelier bois d'Asure transforme des palettes de récupération en sapins de Noël (photo), en composteurs ou en bois de chauffage. ©RCF AnjouA Saumur, l'atelier bois d'Asure transforme des palettes de récupération en sapins de Noël (photo), en composteurs ou en bois de chauffage. ©RCF Anjou

C’est le fruit de trois ans de travail pour le Territoire zéro chômeur de longue durée du Saumurois. L’entreprise à but d’emploi Asure (Atelier saumurois utile au retour à l’emploi) a été inaugurée jeudi 6 octobre 2022, sur ses deux sites de Saumur et Montreuil-Bellay.

 

Ouverte en avril 2022, elle emploie actuellement 33 salariés (22 à Saumur et 11 à Montreuil-Bellay), qui étaient auparavant éloignés de l’emploi. Ils remplissent des missions utiles au territoire, notamment dans le domaine de l’économie circulaire.

 

Des composteurs fabriqués à base de palettes

 

A Saumur, Asure est installée dans les anciens locaux de l’entreprise Altrex, une friche industrielle située dans le quartier populaire du Chemin-Vert. Ce bâtiment de 1 700 m² a été racheté par l’agglomération de Saumur Val de Loire, qui le loue à Asure.

 

A Saumur, Asure s'est installée dans les anciens locaux de l'usine Altrex, dans le quartier du Chemin-Vert. ©RCF Anjou

 

Elle y a installé son atelier bois, où elle transforme des palettes de récupération. Elles servent à fabriquer des composteurs pour l’agglo de Saumur et des sapins de Noël pour les particuliers, tandis que les chutes de planches sont débitées en bois de chauffage.

 

"Retrouver du travail, c'est le bonheur !"

 

Céline, 55 ans, est en train de découper la cime d’un sapin. Elle travaille là depuis six mois. « J’ai signé mon CDI le 19 avril, se souvient-elle encore. C’est trop bien, j’adore travailler le bois, je me sens à l’aise dans l’atelier, c’est impeccable ! »

 

Elle était au chômage depuis presque deux ans. « J’ai déménagé à cause d’un divorce, je me suis retrouvée à Saumur et je ne trouvais rien, raconte-t-elle. Faire le ménage, ça va bien cinq minutes. Retrouver du travail, c’est le bonheur, parce que rester entre quatre murs dans une maison, c’est pas top. »

 

"Ca fait dix ans que je n'avais pas travaillé"

 

A la table d’à côté, Frédéric, 47 ans, cloue des planches pour fabriquer un composteur. « Les patrons sont corrects, il y a une bonne équipe, ça fait plaisir de venir travailler, confie-t-il. Ca fait dix ans que je n’avais pas travaillé. »

 

Handicapé depuis un accident du travail, Frédéric a enfin pu trouver un emploi adapté. ©RCF Anjou

 

« J’étais couvreur en monuments historiques, et j’ai été licencié suite à un accident du travail, raconte-t-il. C’était extrêmement compliqué de trouver du travail, à cause de mon handicap. Je ne peux pas soulever de poids, je ne peux pas faire n’importe quoi non plus. Ici, c’est adapté. »

 

Des contrats de 8 à 35 heures par semaine

 

Comme il fatigue vite physiquement, Frédéric ne travaille que le matin, à raison de 20 heures par semaine. Comme lui, 45 % des salariés d’Asure sont handicapés. La moyenne d’âge est de 52 ans. « Certains sont éloignés de l’emploi depuis très longtemps, l’un n’a pas travaillé depuis 17 ans », confie la directrice d’Asure, Sandra Pénisson-Dolbeau.

 

L'agglo de Saumur Val de Loire a commandé 150 composteurs à l'entreprise Asure. ©RCF Anjou

 

« Ils sont tous embauchés en CDI à temps choisi, explique-t-elle, c’est-à-dire qu’on s’adapte à leur vie, à leurs contraintes, à leurs besoins et à leurs possibilités de travail, parce qu’il y en a qui sont handicapés, il y en a qui prennent des traitements, il y en a qui sont éloignés de l’emploi et qui reprennent petit à petit. »

 

Les contrats vont de 8 à 35 heures par semaine. « On s’adapte à leurs horaires, à ce qu’ils peuvent travailler, et on crée des activités autour. On positionne les gens en fonction de ce qu’ils veulent faire », insiste-t-elle.

 

Cultiver les légumes de l'épicerie solidaire

 

En plus de l’atelier bois, les salariés de Saumur préparent aussi des repas végétariens pour les étudiants saumurois, à partir de légumes moches sauvés de la poubelle. « On prépare jusqu’à 50 repas, trois jours par semaine, qui sont vendus 3,30 euros », précise la directrice.

 

Une partie des légumes vient du jardin d’Asure, situé sur une parcelle du lycée agricole Edgar-Pisani de Montreuil-Bellay. Cultivé en permaculture, ce jardin approvisionne aussi Le Panier solidaire, l’épicerie solidaire qui a ouvert en juin à Montreuil-Bellay. Elle permet à six familles de se nourrir à prix réduit, grâce aux produits donnés par des grandes surfaces.

 

Leur verser des salaires plutôt que des aides sociales

 

A Saumur, Asure travaille aussi pour la cave coopérative Robert & Marcel, pour qui elle répare les caisses à bouteilles de vins. Elle fait aussi de la sous-traitance industrielle pour des entreprises de l’agglo. Elle va bientôt se lancer dans le recyclage de fenêtres, en séparant les matériaux : verre, bois, aluminium, etc.

 

Les salariés d’Asure sont tous payés au Smic horaire. Leurs salaires sont financés à 80 % par le fonds d’expérimentation, abondé par l’Etat avec l’argent des prestations sociales que touchaient les salariés auparavant. Les 20 % restants viennent des recettes d’Asure.

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