La rentrée scolaire a eu lieu depuis déjà plusieurs semaines, dans des conditions difficiles liées à la crise sanitaire. L’éducation intégrale, qui envisage l’être humain dans son entièreté, serait une ressource pour affronter ces difficultés. C’est l’un des enjeux au coeur de "Education intégrale, les ressources éducatives du christianisme" (Salvator), le dernier livre de François Moog, théologien et directeur de l'Institut supérieur de pastorale catéchétique.
La notion d’éducation intégrale a été inspirée par le philosophe Jacques Maritain, un ami personnel de Paul VI qui était ainsi très lu par les évêques grâce à sa proposition sur l’humanisme intégral.
Parler d’éducation intégrale "c’est proposer une analyse de la situation présente autour de la formule du pape François : 'tout est lié'. Il faut donc essayer de comprendre comment on en est venu à penser les choses de façon disjointe", selon François Moog.
La notion d’éducation intégrale s'oppose à celle de rupture. François Moog prend l’exemple de la Première guerre mondiale qui "a été un choc culturel majeur. On s’est mis à douter de notre capacité à vivre ensemble dans un monde de paix. Il y a eu des efforts majeurs pour recréer du commun".
Pour autant, si l’éducation intégrale est liée à la connaissance du projet de Dieu, doit-elle se limiter aux instances d'éducation chrétiennes ? Pas nécessairement. "Quand on parle d’éducation intégrale, on parle de ce qu’il se passe dans toutes les instances d’éducation", affirme François Moog.
Il faut également interroger la forme que prend l’éducation intégrale. "La question de la forme est très importante parce qu’on pourrait s’attendre à ce que la foi se présente sous la forme d’un discours. Mais la forme de la foi qu’il faut privilégier quand on veut parler d’éducation intégrale, c’est sa capacité à transformer les pratiques", explique le théologien.
Mais attention, il ne faut pas voir l’éducation intégrale comme un rempart. "Il ne peut pas s’agir de se protéger des crises. Dans le cadre de la foi comme ressource éducative, elle ne va pas nous protéger. Mais elle va donner des ressources qui vont permettre de transformer la manière dont nous agissons" pour mieux appréhender les crises, conclut François Moog.
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