"L'effet Lebrun": les demandes d'inscription au tennis de table décollent dans ce club brestois

Un article rédigé par Océane Théard - RCF Finistère, le 5 septembre 2024 - Modifié le 17 septembre 2024

Des demandes d'inscription qui ont démarré dès le mois de juillet pour le club de tennis de table de la Légion Saint-Pierre à Brest. Du "jamais-vu" pour l'entraîneur et président du club Stéphane Mescoff, qui y voit, sans aucun doute, une conséquence des exploits des frères Lebrun, phénomènes du tennis de table, aux JO de Paris.

Stéphane Mescoff, président du club de la Légion Saint-Pierre, entraîneur et pongiste depuis ses onze ans. (Crédit photo: Océane Théard)Stéphane Mescoff, président du club de la Légion Saint-Pierre, entraîneur et pongiste depuis ses onze ans. (Crédit photo: Océane Théard)

Il faut suivre l'écriteau "Tennis de table" à l'entrée du bâtiment, grimper une volée de marches, et se laisser guider par le bruit d'une balle de ping-pong  qui rebondit sur une table. C'est Stéphane Mescoff, sweat-shirt jaune et raquette à la main, qui travaille ses services. "C'était pour me détresser avant l'interview", sourit le cinquantenaire. Lui est tombé dans la discipline à ses onze ans. "Mon père cherchait à me faire faire du sport, il m'envoie dans pleins d'associations. Je dis "non non non non", et un jour je dis "oui" pour ça, sans savoir vraiment ce qu'était le tennis de table ! Et depuis je n'ai pas lâché!" Il fait ses premiers pas à Plouzané, puis dans les années 80, Stéphane Mescoff arrive au club de la Légion Saint-Pierre, qu'il préside aujourd'hui. Ils sont deux bénévoles à faire vivre le club, Stéphane est notamment en charge des inscriptions, qui lui ont réservé une surprise cette année car les demandes ont commencé dès le mois de juillet. "J'ai eu des appels, des messages sur Internet pour savoir si on pouvait jouer, si les groupes n'étaient pas déjà complets, alors qu'on était qu'en juillet! Encore hier j'en ai eu trois", s'exclame-t-il. C'est du jamais vu pour le pongiste, qui enregistre "entre 25 et 30 appels, alors que l'année dernière, c'était deux pendant l'été."

 

J'ai eu des appels, des messages sur Internet pour savoir si on pouvait jouer, si les groupes n'étaient pas déjà complets, alors qu'on était qu'en juillet!

"Moi je mets beaucoup d'effet dans mes services! Quand j'arrive dans une salle, on me reconnaît pour ça", sourit Stéphane Mescoff. (Crédit photo: Océane Théard)

Un "effet Lebrun"

Sans grande surprise, un engouement fin juillet, qui coïncide avec l'entrée en lice et les exploits des frères Lebrun, phénomènes du tennis de table français et médaillés de bronze aux JO de Paris. Une tornade, une révélation, un "effet Lebrun", souligne Stéphane Mescoff. "Ils sont très forts, le plus jeune Félix il était 4e mondial, son frère 19e je crois. Ils ont un charisme aussi, quand ils parlent à la presse ils sont simples, ils ne font pas de chichis", note-t-il. "Ils ont réussi en travaillant pendant le covid, dans leur famille. Ils étaient déjà très doués , à onze ans Félix jouait déjà en national 1 et là il a gagné mille places en un an au classement mondial, je sais pas si vous imaginez", continue Stéphane Mescoff, admiratif. Deux jeunes montpelliérains, comme les autres, qui ont commencé sur une table installée dans le jardin. "Tout le monde peut s'identifier." S'identifier et tenter d'imiter au geste près, les techniques des deux frères. "Félix a une prise de raquette qui n'est pas conventionnelle, à la "porte-plume", donc chinoise, et il y a déjà des demandes pour jouer comme ça" sourit l'entraîneur.

Une nouvelle génération de pongistes à venir

"Ils ont élevé le tennis de table à un niveau qu'il n'y avait jamais eu avant", s'enthousiasme Stéphane Mescoff qui se remémore les exploits de Jean-Philippe Gatien, champion du monde 1993, et des années avant Jacques Secrétin ancien numéro deux mondial qui aura largement participé à faire connaître ce sport dans l'Hexagone. Et la nouvelle génération s'avère très prometteuse avec les frères Lebrun mais aussi Flavien Coton, champion du monde cadet, qui s'entraîne dans le Nord au club de Bruille. "Pour les prochains Jeux, il va intégrer l'équipe, donc avec lui, Félix, Alexis, on est partis pour dix ans au plus haut niveau mondial!" s'enthousiasme l'entraîneur qui espère aussi que les exploits de ces jeunes prodiges permettront de donner un coup de projecteur sur la discipline, "un sport où il y a peu d'argent" reconnaît-il.

En tout cas, il reste des places pour s'inscrire au club de la Légion Saint-Pierre à Brest. Des portes ouvertes ont lieu ce samedi 7 septembre de 10h à 17h au 3 rue des Quatre Pompes à Brest.

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