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Législative partielle : Camille Galliard-Minier (ENS) élue députée de la première circonscription de l’Isère

Un article rédigé par Gwendolyne Langlois - RCF Isère, le 20 janvier 2025 - Modifié le 20 janvier 2025

Camille Galliard-Minier est la nouvelle députée de la première circonscription de l’Isère, qui après seulement 4 mois sous bannière NFP-LFI, retourne dans le giron macroniste. L’ex suppléante d’Olivier Véran, a rassemblé ce dimanche 19 janvier 64% des suffrages. Le candidat du NFP, Lyes Louffok, n’obtient lui que 35 % des voix dans un contexte de forte abstention : seuls 38% des 85 000 électeurs de Grenoble, Meylan, ou encore Saint-Ismier se sont rendus aux urnes ce dimanche.

Camille Galliard-Minier, nouvelle députée de la première circonscription de l'IsèreCamille Galliard-Minier, nouvelle députée de la première circonscription de l'Isère

Après une campagne éclair, la législative anticipée de la première circonscription de l’Isère s’est achevée ce dimanche. Provoquée en octobre par la démission d’Hugo Prévost, élu sous la bannière LFI, puis exclu de son groupe parlementaire après des accusations de violences sexistes et sexuelles, cette élection a fait l’objet de toutes les attentions au national. De nombreuses personnalités politiques de premier ordre se sont déplacées pour soutenir les deux finalistes : Lyes Louffok pour le Nouveau Front Populaire, et Camille Galliard-Minier pour le parti présidentiel. C’est finalement cette dernière qui l’emporte, avec presque 9000 voix d’avance. 

Des reports de voix qui profitent au camp présidentiel

La candidate Ensemble ! avait à son avantage une large réserve de voix. A l’issue du premier tour, Nathalie Béranger (LR), arrivée en troisième position, avait immédiatement affirmé son soutien à Camille Galliard Minier, tout comme le centriste non-affilié Hervé Gerbi. Alexandre Lacroix, du Rassemblement National, avait lui indiqué préférer “le néant” à la candidature commune de la gauche. A eux trois, ils totalisent 10 666 voix au premier tour, dont plus de 5000 rien qu’avec les bulletins de la candidate LR. Mais ces réserves seules ne suffisent pas à expliquer les scores de Camille Galliard-Minier : entre le premier et le second tour, 12 000 électeurs supplémentaires se sont ralliés à sa candidature. 

“Cela montre que quand on se rassemble, on peut gagner” estime la nouvelle députée de l’Isère, “c’était ça le maître mot de ma campagne, comment on peut, gagner ensemble, et comment on peut à l’assemblée demain porter une majorité de députés qui vont pouvoir voter dans l’intérêt général du pays.”

Celle qui s’était présentée tout au long de cette campagne comme “la voix du dialogue, du compromis”, a également bénéficié du soutien de nombreuses personnalités politiques de premier plan du camp présidentiel. Gabriel Attal, chef de file des députés Ensemble !, s’est déplacé deux fois à Grenoble pour l’encourager. Le premier ministre François Bayrou, ou encore la présidente de l’Assemblée Nationale, Yaël Braun-Pivet, l’ont immédiatement félicitée après sa victoire. Une forte mobilisation pour une élection érigée en thermomètre de l’affection des français, après la dissolution et la censure, scrutée de près par tous le parti présidentiel. 

A gauche, des scores en chute libre, même à Grenoble

Le parti présidentiel l’emporte largement dans le Grésivaudan, avec jusqu’à 85% des voix à Saint-Ismier, qui avait pourtant préféré le candidat NFP au premier tour. La macroniste fait même mieux qu’Olivier Véran, dont elle était suppléante. En pourcentage de votes, la candidate du parti présidentiel devance son prédécesseur, mais pas en voix pures, du fait de l’abstention logiquement élevée de cette législative partielle. Il y a 6 mois, l’ancien ministre de la santé s’était incliné face à Hugo Prévost, mais avait tout de même rassemblé 25 120 électeurs, contre 20 171 pour Camille Galliard-Minier ce dimanche. 

Les bulletins de Grenoble, habituellement largement à gauche, ont été décisifs : ils auraient pu permettre à Lyes Louffok de combler les 9000 voix d'écart. Mais dans cette commune, l’alliance de gauche ne totalise au final que 30 petites voix d’avance. Pour renverser la tendance, il aurait fallu qu’une large majorité de grenoblois plébiscitent le nouveau front populaire. Or, ils ne sont que 15 000 à s’être déplacés aux urnes, et n’ont pas donné leur préférence d’une seule et même voix. Jamais l’écart n’a été aussi faible entre la gauche et le parti présidentiel au second tour des législatives à Grenoble, alors que l’abstention bat à nouveau des records ce 19 janvier. 

“C’est sûr que c’est moins notre électorat qui va voter”, analyse Eric Piolle, le maire de Grenoble, “il n’y a plus la dynamique nationale du NFP, le contexte des raisons de l’élection partielle, et le contexte national”. A la veille du second tour, alors qu’au Palais Bourbon, l'alliance se déchirait autour de la censure du gouvernement Bayrou, les cadres du NFP ont fait front uni au local. Nombre de figures de l’alliance de gauche se sont déplacées à Grenoble, de Manon Aubry, eurodéputée LFI, à Lucie Castets, première ministre potentielle du NFP et candidate initialement envisagée pour ces élections iséroises.

Peu après l’annonce des résultats, Lyes Louffok a reconnu sa défaite dans un communiqué. Le défenseur des droits de l’enfant affirme qu’il continuera de porter ce combat en politique. “Mon combat dépasse les étiquettes et les enjeux partisans : il est et restera au service de celles et ceux que le système oublie ou abandonne” assure celui qui est désormais “libre de tout parti mais pas de (ses) engagements”.

La députée nouvellement élue fera, de son côté, son entrée à l’Assemblée la semaine prochaine. Dans la liste de ses préoccupations : le budget, l’accès à la santé, le pouvoir d’achat…mais aussi la protection de l’enfance.

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