Alors que la perspective d’un déconfinement se profile à l’horizon du 11 mai, l'Église catholique travaille sur la question de la reprise des cultes. Elle devrait être à nouveau abordée cette après-midi lors d’un rendez-vous téléphonique entre Emmanuel Macron et les responsables des cultes en France. Juste avant cet échange le chef de l'État doit s’entretenir à 16 heures par téléphone avec le pape François.
Comment l'Église catholique envisage-t-elle l’avenir ? Les messes dominicales pourront-elles se tenir ? Les Français se préparent à un déconfinement progressif dès le 11 mai : "Ce qui me semble d'abord très important, c'est que l'Église ne soit pas moins bien traitée que les autres réalités essentielles de la société. Il pourrait avoir la tentation ici ou là de considérer la vie religieuse, la vie spirituelle, comme quelque chose d'annexe." Pour Mgr Matthieu Rougé, "si les écoles, les entreprises, redémarrent, il n'y a aucune raisons sur le fond et dans le droit pour que les fidèles ne puissent pas se rassembler !"
âAprès une réunion hier après-midi avec les services de Matignon, la dizaine d’évêques du conseil permanent de la Conférence des évêques de France (CEF) doit se réunir en fin de matinée pour élaborer une série de propositions. "Il est évidemment important que les fidèles se rassemblent dans des conditions de sécurité ajutées", prévient Mgr Rougé.
Va-t-on décider des messes de moins de 100 personnes avec des fidèles suffisamment distants les uns des autres ? Y aura-t-il de nouvelles façons de distribuer la communion ? L'évêque de Nanterre suggère que l'Église de France et les diocèses "élaborent des propositions de déconfinement progressif". Selon lui, l'enjeu est que : "nous puissions nous aussi manifester que nous sommes capables de nous retrouver avec des gradations de nombre, d'organisation, dans les semaines qui viennent".
"Les paroisses se sont adaptées d'une manière extraordinaire durant le confinement", salue Mgr Rougé. Dans le diocèse de Perpignan-Elne, passée la mobilisation autour des célébrations de la Semaine sainte, le Père Jean Parlanti s’efforce de maintenir le lien avec la communauté paroissiale. "On a fait très attention à pouvoir nourrir spirituellement les paroissiens pendant le Carême, là c'est le temps pascal, ce n'est pas pour autant qu'il faut arrêter."
Malgré tout, du côté des fidèles, une certaine lassitude se fait sentir. Si elle a pu suivre les messes et assister à l'adoration grâce à la chaîne Youtube de sa paroisse de Lyon, Pauline se "[rend] compte à quel point il est vraiment important d'appartenir à une communauté paroissiale" et qu'il est "vraiment difficile de vivre sa foi tout seul et isolé". Cette mère de famille se dit "un peu las de ne pas pouvoir aller physiquement à la messe et de ne pas pouvoir communier réellement". Elle constate chez les plus jeunes, combien il est "difficile de passer une messe assis sur un canapé avec plein de tentations autour". Pour Mgr Rougé, "la loyauté civique" des fidèles "et le savoir-faire déployé pendant le confinement augurent bien de la capacité à vivre le déconfinement de manière ajustée".
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