Jeudi ce sera la fête de l’ascension, et comme chaque année, cette fête est l’occasion d’un synode pour l’Église protestante unie de France. Un synode qui se tiendra du 30 mai au 2 juin à Grenoble pour sa septième édition. 920 délégués venus de toute la France y sont attendus pour débattre sur le thème vivre ensemble. Emmanuelle Seyboldt est présidente de l’EPUdF depuis 2017 et pasteure depuis 25 ans.
Sorte d’Assemblée générale des protestants de France, ce synode permet de faire le bilan de l’année écoulée, de regarder les comptes, mais aussi de prendre des décisions « pour la vie de l’Église dans les années qui viennent ». Les décisions sont prises au vote, après des débats entre les participants.
En tant que président0 de l'EPUdFe, Emmanuelle Seyboldt a dû composer avec l’autorité. L'idée d'autorité étant aujourd’hui « soit très attractive, soit très décriée ». La présidente de l’EPUdF explique qu’il est compliqué de se positionner pour exercer une autorité à la fois « éclairée et portée par les membres de l’Église ».
Une pratique de l’autorité qui coïncide avec le thème du synode de cette année : le vivre ensemble. Pour une Église composée de sensibilités aussi différentes que l’Église Protestante Unie de France, une discipline est nécessaire : il faut adopter « des règles communes » qui seront débattues et votées pendant le synode.
Parmi les décisions à prendre : la proposition d’un congé sabbatique pour les pasteurs, qui pourraient bénéficier de quatre mois de congés rémunérés par l’Église tous les dix ans. Une occasion pour les pasteurs de « se mettre en retrait ». Un moyen de lutter contre l’épuisement des religieux.
Être pasteur aujourd’hui, c’est « témoigner d’une Bonne Nouvelle » dans une communauté. Le pasteur doit aussi être « le garant de l’unité » dans sa communauté, explique Emmanuelle Seyboldt. Une vocation, « qui doit ensuite se donner les outils du métier ».
Parler du vivre ensemble pour ce septième synode, « c’est n’est pas un hasard » dans une société qui est « traversée par ces questions ». Emmanuelle Seyboldt tient à rappeler que la société n’est pas qu’une « addition d’individus »
Concernant ce vivre ensemble, les Églises protestantes ont toujours dit vouloir être au côté des migrants. Cependant, ce n’est « plus une évidence » aujourd’hui et cette question peut générer des tensions au sein des paroisses, explique Emmanuelle Seyboldt.
Il faut trouver un moyen d’accompagner les membres de l’Église qui disent aujourd’hui « avoir peur » de cet accueil. Emmanuelle Seyboldt veut le rappeler : « Nous sommes des étrangers sur cette terre » et il est dans l’ADN de l’Église protestante d’accueillir « celui qui a moins ».
Autre thème mis en avant par les Églises protestantes : le changement climatique, discuté depuis « quarante ans » par le conseil œcuménique des Églises, « précurseur » de la question selon Emmanuelle Seyboldt. Le changement climatique pose la question de nos modes de vie, et impose de les repenser vers « la simplicité et la sobriété ».
Autre question, qui ne se pose pas que pour l’EPUdF, celle de la transmission aux jeunes. En ce sens, les Églises protestantes organisent notamment un camp de théologie fin août, à destination des jeunes adultes. L’idée est de promouvoir une théologie « incarnée » plutôt qu’une théologie « d’université ».
L’autre événement majeur pour l’EPUdF, ce sera à l’été 2020 : un grand rassemblement jeunesse pour tous les jeunes des Églises protestantes « et leurs amis ». Pour l’avenir de l’Église, il est important de « faire confiance » à la jeunesse, en leur confiant des responsabilités par exemple, explique Emmanuelle Seyboldt.
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