"Le mot "compliqué" est le mot que nous avons le plus entendu tout au long de la scolarité de notre fille". Fanny qui s’exprime ainsi, est maman de Brune, jeune handicapée mentale de 10 ans. Elle répond à la revue Ombres et Lumière qui consacre un dossier passionnant à l’inclusion scolaire des enfants handicapés. Combien de parents se s’entendent dire "c’est compliqué" quand ils viennent inscrire leur enfant handicapé à l’école !
Avec les questions ou commentaires si difficiles à entendre pour des parents : "Votre enfant serait tellement mieux ailleurs !" ou encore "avez-vous songé à ce qu’il reste un an de plus à la crèche ?" et encore "Ne vaut-il pas mieux qu’il soit dans une autre école que son frère ?".
Dans les faits hélas, souvent, oui ! Ombres et Lumière nous révèle que c’est un véritable parcours du combattant que continuent de vivre encore et toujours beaucoup de parents, en dépit d’une loi de presque 15 ans (!) qui prévoit que tout enfant handicapé doit être scolarisé. "La loi a beau jeu d’autoriser la scolarisation des enfants handicapés" témoigne Kristell, maman d’Ethan, autiste "dans les faits la réussite dépend beaucoup de la bonne volonté des enseignants".
Non, ce serait injuste de dire cela. Il faut faire face à beaucoup de manques : manques d’accompagnants, de formation, de locaux, pour que le kiné ou l’orthophoniste interviennent auprès de l’enfant dans l’école... Les enjeux sont multiples, variés. Et puis, comme dit Claire, maman de Raphaëla "l’école est un rouleau compresseur normatif. L’inclusion, si elle nie la différence, est vouée à l’échec". Sophie Cluzel, secrétaire d’état aux personnes handicapées, elle-même maman d’une jeune femme handicapée le dit à sa manière : « Il faut que l’environnement s’adapte aux besoins de chacun ». Autant dire une véritable révolution pour l’école !
Alors, en attendant cette révolution, la bonne volonté de tous, la créativité, le pragmatisme, la souplesse, sont autant de facteurs qui permettent de vrais progrès dans la scolarisation d’enfants handicapés. Chaque année, ils sont plus nombreux à l’école, et c’est tant mieux ! Mais il importe de garder toujours comme boussole le bien-être de l’enfant lui-même, car comme constate Sabine, accompagnante d’un enfant trisomique, "la limite arrive quand un enfant commence à être malheureux"/
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