La question d'une entrée payante pour la cathédrale Notre-Dame de Paris vient d'être relancée par la ministre de la Culture. Rachida Dati suggère de faire payer 5 euros l'entrée de l'édifice. Le calcul est simple, avec 15 millions de visiteurs attendus chaque année, cette mesure permettrait à l'État de verser 75 millions d'euros par an pour l'entretien des églises. Du côté de l'épiscopat, l'opposition est ferme. Cette proposition est contraire à la loi de 1905, selon laquelle l'accès aux lieux de culte est gratuit. La visite des édifices doit être publique et ne donner lieu à aucune taxe ni redevance.
La proposition de rendre payante l’entrée à la cathédrale Notre-Dame de Paris a fait resurgir un débat sensible. Relancée par la ministre de la Culture, cette idée suscite de vives réactions, tant pour des raisons financières que législatives et spirituelles. L’objectif ? Faire payer cinq euros par visiteur, générant ainsi 75 millions d’euros annuels pour l’entretien des églises françaises. Mais du côté de l’Église catholique, l’opposition est nette.
Mgr Alain Planet, évêque émérite et spécialiste du patrimoine religieux, rappelle que cette mesure heurte de front la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Cette dernière garantit la gratuité des lieux de culte et leur caractère public : « Il suffirait qu’une personne aille au tribunal administratif, elle gagnerait », précise-t-il.
Dans d’autres pays européens, notamment en Italie ou en Espagne, l’entrée des cathédrales est déjà payante, souvent pour des zones touristiques distinctes des espaces religieux. Bertrand de Feydeau, vice-président de la Fondation du Patrimoine, invite à réfléchir à des solutions innovantes : « Nous avons notre cadre législatif et la joie de 1905. Il existe probablement des alternatives plus lucratives et adaptées à notre histoire. »
Certains suggèrent une distinction entre l’accès au lieu de culte gratuit et une billetterie pour les zones culturelles ou touristiques. D’autres envisagent des mécénats ou des partenariats publics-privés pour financer l’entretien. Cependant, toute solution devra respecter l’esprit de la loi de 1905 tout en tenant compte des défis économiques.
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