Les abeilles - 20000 espèces dont 1000 en France - sont classées parmi les espèces en voie de disparition. Jusqu’ici elles se sont toujours adaptées aux stress : les acariens, les parasites, les virus…. mais aujourd’hui s’ajoute les insecticides, les pesticides, intrants : ces composés chimiques tuent les abeilles, avec aussi la pollution, la monoculture et le réchauffement climatique.
Suite à l’autorisation des néocotinoïdes par le gouvernement l’été dernier pour protéger la production de betterave, les acteurs ont travaillé avec la ministre Barbara Pompili à un arrêté qui encadre l’épandage des pesticides en le limitant à 2 h avant et 3 heures après le coucher du soleil et ordonne que chaque produit chimique soit évalué d’ici 2025. Ce projet d’arrêté ne satisfait ni les industriels et les producteurs de fruits et légumes qui pointent la distorsion de concurrence avec les producteurs des autres pays, ni les apiculteurs qui n’y voient pas la protection des abeilles
Les abeilles assurent la fonction de pollinisatrices, en transportant le pollen de fleur en fleur. Sans elle notre alimentation serait atteinte : plus de 130 cultures comme le chocolat, les abricotiers, le café ne pourrait exister sans les abeilles….
C’est le seul insecte sur terre qui produit un aliment comestible par l’homme. Elles fabriquent tout d’abord la ruche et ses alvéoles en secrétant de la cire, puis elles vont partir collecter nectar, pollen et eau jusqu’à 10 km de la ruche. Celles qui ramènent le nectar le régurgitent à d’autres abeilles, en chaine, qui ventilent ce liquide autant qu’elles y ajoutent des enzimes salivaires : cette transformation successives devient du miel, entreposé dans les alvéoles de cire.
La production en France baisse depuis les années 90. Elle était de 35000 tonnes en 1994, elle est aujourd’hui de 20000 tonnes par an, soit seulement la moitié de nos besoins car les Français raffolent du miel. Nous sommes le pays le plus consommateur de miel en Europe avec 600 g en moyenne par personne.
Près de 40 % de la production nationale est faite par les apiculteurs professionnels, qui possèdent plus de 400 ruches, un quart par les semi professionnels (de 150 à 400 ruches) et environ 10 % par les petits apiculteurs, ceux qui possèdent moins de 100 ruches. On voit de plus en plus d’amateurs aussi qui prennent des cours et se lancent dans la production. Une ruche produira environ 20 Kg de miel par an.
Mais les apiculteurs rencontrent vraiment de grosses difficultés avec une mortalité très importante
En tant que consommateurs attentifs, nous avons trois leviers d’action pour protéger les abeilles :
1. Progresser dans nos achats en payant au juste prix les fruits et légumes des producteurs qui abandonnent les pesticides
2. Participer à la consultation du public qui va être bientôt être lancé à propos de l’arrêté abeille, et aller sur le site Pollinis https://www.pollinis.org/ pour rejoindre une pétition
3. Si nous possédons un bout de terre : faire plus encore une place aux arbres, aux haies, aux buissons. Le site Pollinis propose des guides des essences locales les plus appréciées des pollinisateurs., par région.
Avec un balcon, on peut aussi planter des fleurs mellifères comme des bleuets, de la bourrache, coriandre, geranium des crocus …
Tout cela contribue à sauver les abeilles.
Alors, y a plus qu’à !
Bernadette Humeau propose en 3 min de comprendre, à partir des faits et de nos réalités, l’écologie et les moyens mis en oeuvre pour la transition écologique.
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