500 aumôniers de prison se retrouvent à Lourdes cette semaine. Il se réunissent tous les 6 ans pour prier, s’écouter et partager sur leur expérience auprès des détenus. 10 évêques les accompagnent cette année sur le thème "rejoints par le christ, cheminer ensemble au pas de l’autre".
Ils sont 760 aumôniers catholiques dans les prisons en France dont 65% de laïcs. Inscrite dans le Code pénitentiaire, leur mission est d’assurer "les offices religieux, les réunions cultuelles et l’assistance spirituelle aux personnes détenues." Les aumôniers catholiques interviennent dans 190 établissements pénitentiaires où vivent près de 80 000 détenus.
Les aumôniers de prisons visitent, dans leur cellule, les prisonniers qui en expriment la demande, en réponse à cette phrase de l’Évangile de Matthieu au chapitre 25 "J’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi". Bruno Lachnitt, aumônier national catholique des prisons, témoigne que sa vocation vient du Christ lui-même "Le fait que Jésus ait eu un procès bâclé, qu’il soit condamné à mort entre deux bandits ça marque l’ADN de la foi chrétienne. Et puis dans les actes des apôtres, Paul et Pierre ont passé pas mal de temps dans les prisons."
Matthieu 25 est là pour nous gratter là où on n’est pas, plutôt que nous conforter dans la bonne conscience de visiter les prisonniers.
Alors pour Bruno Lachnitt, "Matthieu 25 est là pour nous gratter là où on n’est pas, plutôt que nous conforter dans la bonne conscience de visiter les prisonniers." Aussi, pour les chrétiens la visite des prisonniers fait partie des œuvres de miséricorde, directement issues de cette histoire, ce qui n’est pas le cas d’autres religions. Sept cultes sont autorisés à visiter les prisonniers en France. Il existe entre autres des aumôneries protestante, orthodoxe, juive, musulmane, Bouddhiste et des témoins de Jehova.
La France compte 80 000 détenus pour environ 62 000 places. A Lourdes, les aumôniers en parleront avec Sébastien Cauwel, directeur de l’administration pénitentiaire, invité à donner une conférence. Dans ce contexte Bruno Lachnitt explique que "le rôle des aumôniers de prisons est d’abord d’écouter, et le seul fait d’écouter permet que le meilleur des personnes qu’on rencontre surgisse." Parce que dit-il "c’est pas parce que quelqu’un est en prison qu’il est fondamentalement mauvais. Même quand on a commis des actes graves, personne n’est réductible à un acte. Enfermer les gens dans une étiquette, c’est meilleur moyen de leur donner aucune chance de s’en sortir."
On n’est pas là pour faire la morale mais pour croire en ce qu’il y a de meilleur en ceux qu’on rencontre et les accompagner vers le meilleur d’eux-mêmes.
Bruno Lachnitt se réfère encore une fois à l’Evangile où l'on ne voit jamais Jésus faire cela "avec la femme adultère ou avec Zachée, il n’enferme pas les gens dans le regard que la société porte sur eux, au contraire il ouvre toujours une porte." Les aumôniers l’affirment "on n’est pas là pour faire la morale mais pour croire en ce qu’il y a de meilleur en ceux qu’on rencontre et les accompagner vers le meilleur d’eux-mêmes."
Les aumôniers de prisons se revendiquent de l’héritage de Saint Vincent de Paul en ces mots : “Ne vous occupez pas des prisonniers si vous n’êtes pas disposés à devenir leurs sujets et leurs élèves. Car, ceux que l’on nomme misérables, ce sont eux qui doivent nous évangéliser. Après Dieu, c’est à eux que je dois le plus."
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