J-1 avant l’ouverture du grand débat national. Dans une lettre ouverte publiée dimanche, le président de la République dit vouloir s’appuyer sur les maires, « l’intermédiaire légitime de l’expression des citoyens ». En Anjou, certains n’ont pas attendu les appels du pied de l’État pour agir. À Cholet, Saumur, Segré, Trélazé, Baugé-en-Anjou, Chemillé ou encore au Lion-d’Angers, des cahiers de doléances existent déjà depuis plusieurs semaines. À Angers, ils seront mis en place mardi 15 janvier.
Sous l'impulsion de l'Association des maires ruraux de France, le maire du Lion d’Angers, une commune de 4 600 habitants située à 30 minutes au nord d’Angers, a ouvert un cahier de doléances au mois de novembre. Les premiers mots des citoyens sont arrivés entre Noël et le jour de l’an. Certains sont venus écrire à la main, d’autres ont expliqué leurs revendications sur des feuilles imprimées et agrafées aux pages du cahier. En tout, une dizaine de personnes se sont exprimées et elles sont plus nombreuses à le faire depuis le début de l’année.
« Je regarde tous les matins s’il y a quelque chose de nouveau », raconte Etienne Glémot, maire du Lion d’Angers. « Les principales revendications concernent les institutions étatiques. Par exemple, il y a une demande pour supprimer le Conseil constitutionnel, pour passer à 50 sénateurs et 60 députés, etc… Les gens ne voient pas à quoi sert l’Etat ou quel est le rôle d’un département. Quand je lis ça, je me dis que cette connaissance est perdue », déplore le maire.
Les revendications concernant le pouvoir d’achat, comme la suppression complète de la taxe d’habitation ou l’annulation de la hausse de la CSG, sont aussi systématiques même si elles ne font souvent qu’une ligne sur des paragraphes entiers, remarque le maire du Lion-d’Angers.
Si certains maires, comme Etienne Glémot, lisent d’ores et déjà leur cahier de doléances, d'autres préfèrent ne pas le faire avant le grand débat. C'est le cas de Gilles Grimaud, maire de Segré, qui a mis à disposition un cahier avant les vacances de Noël. « C’est un espace de libre expression et je ne suis pas là pour le contrôler, explique-t-il. J’attends les procédures du débat qui seront mises en place par le gouvernement. À ce moment-là, je ferais une synthèse des éléments qu’on me demande de faire remonter. »
Le maire du Lion d’Angers est également bien décidé à faire remonter les doléances. Il aimerait pouvoir les transmettre à l’état brut : « Il ne faut pas filtrer les messages car les mots utilisés sont importants. Cela permet de voir l’émotion des gens qui écrivent et je pense que les parlementaires doivent prendre le temps de lire ces mots. » Pour Etienne Glémot, ces démarches visent à retisser le lien qui s’est défait entre le Président de la République et les Français.
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