L'armateur italo-suisse a signé lundi un contrat d'au-moins deux milliards d'euros avec le chantier naval des Chantiers de l'Atlantique. Cet accord confirme la commande de deux nouveaux paquebots mais il prévoit aussi le développement d'une nouvelle classe de paquebots au GNL (gaz naturel liquéfié) ainsi que celui d'un nouveau prototype de bateaux propulsés pour partie à la voile. A Saint Nazaire, les salariés se réjouissent de cette nouvelle comme l'explique sur RCF Nathalie Durand-Prinborgne, secrétaire de la section Force ouvrière des Chantiers de l'Atlantique.
La construction à Saint-Nazaire de ces deux nouveaux paquebots va en effet nécessiter une importante main d’oeuvre pour les années à venir. Chaque paquebot doit pouvoir accueillir 6.700 passagers. Le chantier est donc gigantesque et va générer "14 millions d'heures de travail. Cela correspond à 2.400 emplois pendant trois ans et demi".
Les deux nouveaux navires de croisière devraient être livrables en 2025 et 2027. Ils seront propulsés au GNL. Le gaz naturel liquéfié est un carburant qui n’émet pas de dioxyde de soufre et réduit jusqu’à 20 % les émissions de CO2, et de plus de 95 % les particules fines. Un gaz qui répond aux normes plus restrictives imposées au 1er janvier par l’organisation maritime internationale, comme le rappelle sur RCF Cyrille Coutansais, Directeur de Recherches du Centre d'Études Stratégiques de la Marine.
Les chantiers de l’Atlantique comme d’ailleurs les autres chantiers navals européens innovent aujourd'hui pour moins polluer et sont en pointe sur la conception et la construction de navire de croisière. Une activité en pointe diversifiée, un carnet de commande bien rempli. Malgré tous ces indicateurs au vert, les chantiers de l’Atlantique peinent à recruter. Ils font travailler 3.000 personnes en direct et 5.000 dans la sous-traitance. L’annonce de ces nouvelles commandes pour les chantiers de l’Atlantique est intervenue quelques heures avant le début du troisième sommet "Choose France" destiné à montrer que la France reste attractive. Pour l’économiste Philippe Crevel, ces nouvelles commandes montrent que la France reste une grande puissance industrielle dans ce secteur.
Dans ce contexte, le rachat des Chantiers de l’Atlantique par l'italien Fincantieri est vu d’un mauvais oeil à saint Nazaire. Pour Nathalie Durand-Prinborgne, la secrétaire de section FO, ces nouvelles commandes prouvent que les chantiers de l'Atlantique n’ont pas de besoin de Fincantieri comme actionnaire majoritaire. Précisons que ce rachat est suspendu à la décision de la Commission européenne qui doit se prononcer le 17 avril prochain sur la prise de contrôle de l’italien sur les Chantiers de l’Atlantique. Alors que le gouvernement français soutient cette alliance, la Commission craint que ce rachat ne porte atteinte à la concurrence dans le secteur de la construction navale.
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