Une délégation du diocèse de Lyon était cette semaine au Liban, dans le cadre du jumelage avec le diocèse d'Antélias. Plus de deux mois après l'explosion dans le port de Beyrouth, cette rencontre fraternelle est aussi l'occasion de renforcer les liens matériels et spirituels avec les Libanais. Un soutien importrant pour Mgr Roukoz Barrak, vicaire général du diocèse maronite d'Antélias, et Sœur Yolla Nasr, secrétaire du jumelage Lyon-Antélias, que Pascal Maguesyan, a rencontrés.
'L'homme libanais est bien bien détruit.' Ainsi Mgr Roukoz Barrak résume-t-il l'état d'esprit des Libanais, encore sous le choc de la double explosion du 4 août dernier, qui a fait plus de 150 morts et des milliers de blessés. Si la ville d'Antélias est située à cinq kilomètres au nord de Beyrouth, ses habitants ont 'senti' comme 'la fin du monde', raconte le vicaire général du diocèse maronite d'Antélias. 'Je tiens à dire que, même si je suis religieuse et que je prie tous les jours et que j'ai beaucoup d'espérance, après l'explosion je suis passée par un moment de déprime très important', témoigne Sœur Yolla Nasr.
'Maintenant, nous sentons que ensemble, avec les Lyonnais, avec la France, on va travailler pour la reconstruction, pour avoir confiance en l'homme.' Le jumelage entre les diocèses de Lyon et d'Antélias date de 1985, il est né de la volonté du cardinal Albert Decourtray et de Mgr Youssef Béchara, archevêque d'Antélias, de renouer et de resserrer les liens entre les communautés. 'Au début du jumelage c'était vraiment un échange ecclésial qui nous a beaucoup aidés suite à la guerre du Liban, raconte Sœur Yolla Nasr, l'aide matérielle n'était pas une priorité, c'était plutôt un support spirituel, politique.'
Si la religieuse confie 'qu'à un certain moment, on a senti que la France a délaissé complètement le Liban', la mobilisation actuelle des Français va droit au cœur des Libanais. 'Quand on a vu la mobilisation de la France aux côtés du Liban, vraiment ça a changé et ça nous a aidé à aller de l'avant et à remercier pour cette solidarité sans limite entre nos deux Églises et entre la France et le Liban.' Mgr Roukoz Barrak a des mots très forts pour signifier l'espoir que suscite le jumelage : 'On va de nouveau avoir l'initiative de remonter de l'enfer pour essayer de vraiment construire l'homme avant de construire le bâtiment.'
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