Les soins psychiatriques sont ancrés dans l'histoire de Chezal-Benoît depuis plus d'un siècle. L'hôpital a même compté jusqu'à plus de 600 patients dans les années 70. Cependant, depuis plusieurs décennies, l'antenne du Centre Hospitalier Georges Sand voit ses capacités d’accueil réduire à vue d'oeil. L'an dernier, la suppression de l'unité sanitaire "Gargilesse" a entraîné la disparition de 31 places et le site ne dispose plus que de 170 lits aujourd'hui.
La situation ne semble pas partie pour s'améliorer : le service d'addictologie et ses 25 lits devraient être transférés à Bourges d'ici 2023. Face à ce désarmement progressif, les élus du Cher et de l'Indre ont signé un courrier commun au premier ministre Jean Castex. Loïc Kervran, le député de la troisième circonscription du Cher veut stopper l'hémorragie : "Nous on ne nie pas que le site doit évoluer" répond le député. "Ce qu'on veut, absolument, c'est que ce site ne soit pas vidé petit à petit de toutes ses activités. Ce qu'on demande c'est que ce départ soit suspendu, le temps que d'autres solutions compensatrices, si elles doivent exister, soient présentées et soient vraiment fixées pour qu'on soit certains qu'elles aient lieu".
Le courrier au premier ministre a été signé par de nombreux élus berrichons et notamment tous les parlementaires du Cher et de l'Indre.
Roger Lebrero (à droite) et Loïc Kervran (à gauche).
Les élus berrichons veulent donc temporiser, le temps de trouver des solutions de "remplacement". Loïc Kervran détaille quelques pistes : "la création d'une Maison d'accueil spécialisé (Mas) pour des personnes avec des troubles autistiques [...] un foyer d'accueil médicalisé, là on est plutôt dans le médico-social [...] des places d'accueil familial thérapeutique, donc des patients de psychiatrie qui sont accueillis chez l'habitant [...] un centre pour les auteurs de violences intra familiales"... Autant de solutions qui pourraient (peut-être) permettre de compenser la perte d'activité de l'hôpital de Chezal-Benoît mais qui sont encore loin d'être concrètes. D'autant que le centre d'accueil pour les auteurs de violences intra familiales de la région Centre-Val de Loire est bien parti pour s'installer à Tours.
Le sort de l'hôpital et de la commune sont étroitement liés. Le départ du service d'addictologie aura de fortes conséquences sur le village, qui compte 800 habitants : "Sur le commerce, sur le nombre d'habitants et même sur nos services publics !" assène le maire de Chezal-Benoît, Roger Lebrero. "L'école est mise en danger... même le centre de secours des pompiers ! Le chef de centre travaille à l'hôpital, l'infirmier travaille à l'hôpital. L'essentiel de la population de Chezal-Benoît a travaillé à l'hôpital ou y travaille". De quoi aisément comprendre l'importance du site, qui est placé en plein centre du village. Même l'église est situé au milieu des bâtiments... de l'hôpital !
Un graphique qui représente la chute du nombre de lits à l'hôpital... et anticipe l'avenir.
Les élus berrichons devraient être reçus durant le courant du mois de janvier par Olivier Véran, le ministre de la santé, pour évoquer ce dossier.
Reportage
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