Cette rencontre d'Hanoï est tout simplement la suite du sommet de Singapour en juin dernier. Ce tête-à-tête historique entre Donald Trump et Kim-Jong-un avait abouti à une vague déclaration sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Voila ce qu'avait déclaré Donald Trump le 12 juin dernier.
Il y a 8 mois, la Corée du Nord s’était donc engagée à travailler vers une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne. C’est justement le sens de cette dénucléarisation dont il est question aujourd'hui. Les Etats Unis souhaite que Pyongyang se débarrasse de son arsenal nucléaire de manière complète, vérifiable, et irréversible. Washington précise que les sanctions à l’encontre de la Corée du Nord seront maintenus jusqu’à ce qu’elle fasse preuve de gestes significatifs.
Mais pour Kim-Jong-un, cette dénucléarisation doit être synonyme d’une levée des sanctions internationales qui pèsent sur son pays. Dans les faits, que s’est il vraiment passé depuis les engagements pris par Kim Jong Un à Singapour et que faut-il attendre de cette deuxième rencontre ? Eléments de réponse avec Antoine Bondaz, enseignant à Sciences Po et directeur du programme Corée à la Fondation pour la recherche Stratégique.
En attendant, la capitale vietnamienne se prépare à accueillir ce nouveau rendez-vous entre le dirigeant nord-coréen et le président américain. Et ce n’est pas un hasard si c’est la capitale vietnamienne qui a été choisie. Trois arguments, historique, politique et diplomatique justifient le lieu de cette rencontre non seulement pour les nord-Coréens mais aussi pour la relation entre Washington et Pyong Yang.
La Corée du Nord pourrait être intéressée par le modèle économique vietnamien, pays communiste où le gouvernement garde le contrôle total sur le pouvoir tout en bénéficiant de l'économie de marché. Le dirigeant nord-coréen devrait d’ailleurs profiter de son séjour au Vietnam pour visiter des zones industrielles du pays.
L'autre symbole de cette rencontre, c'est le mode de déplacement du dirigeant nord coréen. Kim Jong-Un est arrivé à Hanoï après un long périple ferroviaire à travers la Chine. Il est parti samedi dernier de Pyongyang à bord d’un train blindé vert olive frappé d'un liseré jaune. Direction le Vietnam via la Chine. Et ce voyage en train est plus qu’un symbole comme l’explique Pierre Rigoulot directeur de la revue Histoire et Liberté.
Depuis le sommet de Singapour, en juin dernier, Donald Trump vante dès qu’il le peut la qualité de ses relations avec Kim-Jong-un. Une stratégie critiquée par certains observateurs alors que 30 à 40% de la population crève de faim en Corée du Nord et que 120.000 prisonniers politiques sont encore détenus dans des camps de concentration. Les précisions d'Antoine Bondaz.
Le Président américain arrivera mardi soir à Hanoï. Plus de 8 mois après le sommet de Singapour, Donald Trump rencontrera donc mercredi soir Kim-Jong-un. Un deuxième tête à tête à l’issue duquel le chef de la Maison Blanche attend donc des gages du leader nord-coréen.
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