Il n’a pas grand-chose à venir chercher mais il y a au moins trois domaines dans lequel il va essayer. Le premier c’est le domaine diplomatique. L’objectif pour Kim-Jong-Un, c’est de démontrer à la communauté internationale qu’il n’est pas isolé et qu’il peut poursuivre son offensive diplomatique entamée l’année dernière avec des rencontres avec les présidents coréen, chinois, américain mais également les dirigeants singapourien et vietnamien. Deuxième point c’est la coopération économique entre la Russie et la Corée du Nord. La Russie est un partenaire économique mineur de la Corée du Nord mais il y a un certain potentiel dans le cas des sanctions actuelles.
On rappellera notamment que la Corée du Nord a de nombreux travailleurs détachés en Russie qui doivent absolument rentrer, à la fin de l’année, en Corée du Nord dans le sens des sanctions de l’ONU. Et puis troisième point, la Russie est un pays qui fournit une aide humanitaire à la Corée du Nord. On sait, à peu près, que un sixième de l’aide apportée à la Corée du Nord vient de la Russie, notamment l’aide alimentaire puisque elle connaît depuis ses dernières semaines des pénuries importantes notamment en termes notamment de céréales.
Alors il ne pourra pas contourner les sanctions, en tout cas officiellement au cours d’un sommet mais chercher à atténuer l’impact des sanctions et en envoyant un message aux États-Unis, que la Corée du Nord peut se satisfaire du statut-quo actuel. Il faut rappeler que la Corée du Nord, malgré les sanctions économiques, poursuit son programme nucléaire et balistique et ceux même s’il n’y a pas d’effet.
La Russie a une position claire puisqu’elle a voté les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU critiquant et sanctionnant les programmes nucléaires et balistiques nord-coréen. La Russie s’inquiète dans tous les cas de toute déstabilisation dans sa périphérie orientale. Il ne faut pas, pour être honnête, chercher à avancer sur la question de la dénucléarisation à travers ce sommet. Il est moins important que celui avec le président Sud-coréen ou le président Américain.
La Russie, tout comme la Chine, avaient une proposition il y a plusieurs mois qui était le fameux gel pour le gel. Un gel des essais nucléaires et balistiques contre un gel des exercices militaires conjoints entre les États-Unis et la Corée du Sud. Et en cela le sommet de Singapour, de juin 2018 avait donné raison à Pékin et à Moscou.
Dans la suite du programme, la Russie considère que la résolution de la crise nucléaire ne peut se faire que de façon progressive et parallèle c’est-à-dire avancer à la fois sur la pacification des relations et sur la dénucléarisation. En cela, la position russe n’est pas particulièrement spécifique.
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