Le Sommet de l'Elevage a vu hier une première. Les quatre évêques d'Auvergne se sont réunis pour aller à la rencontre de éleveurs. Une visite notamment marquée par la question de la présence de l'Eglise en ruralité.
Rencontrer, comprendre, écouter. C'était le sens de la visite des évêques auvergnats. Une visite d'autant plus symbolique après la publication de "Laudate deum", nouvelle exhortation apostolique du Pape François sur l'écologie.
"De voir quelles sont les problématiques des éleveurs, c'est vraiment quelque chose qui me tenait à coeur" assure Monseigneur Marc Beaumont. L'évêque de Moulins, fils d'exploitants agricoles à Cambrai, se montre d'ailleurs curieux des nouvelles machines et autres tracteurs. "Je vois vraiment une évolution par rapport à mon enfance !" Dit-il en souriant.
Ce sourire, les prélats l'ont tous dans le hall 3 du salon au moment d'échanger avec les éleveurs de la race ferrandaise. Ces derniers, semblent surpris de ce passage. " C'est agréable quand des gens s'intéresse à notre métier... Mais on ne pensait pas qu'ils pouvaient s'intéresser à nos vaches !" glisse Jean-François, éleveurs cantaliens après le passage ecclésial.
Les discussions entre spécificités de la race ferrandaise et la foi des éleveurs ont mené bon train. Sur sa foi, justement, Jean-François explique "Je suis croyant, plus vraiment pratiquant, mais je prie dans mes montagnes. Croire ça nous aide dans notre métier."
Dans les allées, les regards sont parfois surpris de voir ces hommes arborant une grande croix autour du cou. De quoi amener des échanges avec des jeunes notamment.
Dans le stand des ovins, Antoine lui n'est pas surpris, mais heureux de les voir. Ce Puydômois, la trentaine, transforme le lait pour Danone dans le nord-Isère. Il discute longuement avec l'évêque de Saint-Flour Monseigneur Didier Noblot. "Cela me fait super plaisir qu'ils soient là ! Leur présence me fait dire qu'il faudrait que je sois plus missionnaire, pour épauler nos évêques." Déclare celui qui était à Lyon au Congrès mission il y a une semaine de cela.
Lui aimerait éviter les cas comme celui de Jean-François, mais il constate "Dans ma paroisse du Puy-de-Dôme, nous avons 17 clochers, mais plus de curé. Monseigneur Kalist (NDLR : évêque du diocèse de Clermont) est obligé de venir faire la messe..."
Sur ce point de la présence de l'Église en ruralité, Monseigneur Yves Baumgarten concède : "C'est vrai que le monde agricole a été un des piliers de l'Église Catholique. Aujourd'hui, les liens se sont distendus. On peut parler d'une forme d'indifférence."
Pour autant, l'évêque du Puy ne veut pas couper le lien, au contraire : "C'est à nous aussi en tant qu'Église d'être encore plus à l'écoute. Il faut aller vers eux, et partager leurs difficultés. Je pense que nous pouvons les aider dans une dimension spirituelle."
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