Du soleil, des artistes, et de la bonne humeur, voilà la recette parfaite pour un festival. Mais face au réchauffement climatique, la préservation de l’environnement s’ajoute peu à peu à la liste des ingrédients. En cette fin d’été, c’est l’occasion de faire le point sur les différentes méthodes mises en place par les organisateurs pour réduire l’impact sur la planète.
Ce sont 8 000 festivals qui ont lieu chaque année en France, dont la grande majorité se déroule en été. Des événements culturels très prisés, qui ont fait une excellente saison et qui pour certains battent des records de fréquentation. Mais avec un tel amas de festivaliers au même endroit, il est impossible d’échapper à l’impact considérable sur l’environnement. En réponse, des associations comme le collectif des festivals présent sur la région bretonne, imagine les festivals verts de demain. Le festival We love green qui s’est déroulé à Paris cet été, se dit être le plus écologique.
Des changements s’opèrent donc peu à peu pour réduire l’impact en réponse d’une demande des festivaliers. En discutant avec nombre d’entre eux, Rudy Guilhem-Ducléon, responsable de projet et chargé de mission développement durable du collectif des festivals prend conscience de cette forte attente : « le public a envie que le festival soit autant engagé que lui, qu’il se sente soutenu dans sa démarche même quand il est en festival ». Le rôle premier de ce collectif est avant tout d’accompagner les organisateurs pour prendre des initiatives écologiques.
L’impact des festivals est varié. À la fois « par l’émission de CO2 », par la « pression faite sur la biodiversité », ou encore par « la consommation des ressources », explique le chargé de mission développement durable du collectif des festivals.
Selon une étude de The Shift Project réalisée en 2022 sur le festival des vieilles charrues, le bilan carbone des festivités approche les 50kg de Co2 émis par personne. Les moyens de transport utilisés pour se rendre sur le lieu de l’événement en seraient la cause principale. De quoi faire réfléchir Rudy Guilhem-Ducléon à des nouvelles idées de mobilités : « On va accompagner les festivals pour qu’ils mettent en place des navettes. On a d’autres idées plus fun et plus décarbonées comme les vélos bus. Les participants se rassemblent quelque part puis forment un convoi avec de la musique ».
Dans une démarche de développement durable, davantage d’aménagements sont à prévoir sur un festival écologique. Il faut du temps et de l’argent pour un événement vert, et Rudy Guilhem-Ducléon attend des pouvoirs publics qu’ils soient plus présents sur l'accompagnement des festivals engagés. Tout de même, des mesures sont déjà prises : « Ça se développe et il y a notamment une charte faite par le ministère de la culture, qui donne accès à des conventions éco-conditionnelles. Elles sont attribuées si on respecte un certain nombre de critères, mais il faudrait qu’on soit encore plus soutenu ».
Pour l’année prochaine, le programme prévoit d’être différent. Chamboulé par les Jeux Olympiques de Paris, aucun festival ni autre événement culturel nécessitant l'envoi de forces de l’ordre ne sera autorisé du 18 juillet au 11 août 2024. Le nouvel enjeu concernera les artistes. Ils risquent de devoir choisir entre plusieurs festivals et des dates déplacées, qui risquent de se superposer.
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