En première ligne face au terrorisme, à la vague migratoire, aux manifestations sociales et à une incivilité grandissante, des policiers et des gendarmes, qui à en croire ce rapport, seraient au bord de l'implosion. Les conclusions de ce rapport confirment en tous cas les sentiments mêlés de colère, de fatigue et de découragement exprimés ces dernières années par les syndicats de policiers. Un malaise réel, général et profond aux dires du sénateur (LR) de Moselle, et rapporteur de la commission d'enquête, François Grosdidier. Il évoque des causes multifactorielles.
Aujourd’hui encore, les syndicats de police dénoncent la politique du chiffre initiée dans les années 2000 par Nicolas Sarkozy. Reste qu’officiellement, celle-ci a été abandonnée en 2013. L’idée était de fixer à l’avance aux services, des taux d’élucidation d’affaires et de contraventions, faisant de ces chiffres un indicateur clé de l’évaluation des policiers, donc de leurs primes et avancements.
Dans les faits, cette politique a conduit à multiplier les petites affaires rapidement élucidables, plutôt que de consacrer les forces de police aux enquêtes plus ambitieuses ou à la prévention. Au-delà de ce débat, Philippe Capon, porte-parole d'UNSA-Police, exprime la nature des souffrances au quotidien e nombre de ses collègues.
Philippe Capon y a fait allusion. La police est l’une des professions, avec les agriculteurs, où le taux de suicide est l’un des plus importants. Il atteint en effet 36%, un taux supérieur à la moyenne nationale. Cinquante et un suicides ont été recensés l’an dernier, 20 depuis le début de l’année. Un désespoir, une souffrance que perçoit au quotidien le père Denis Chautard. Depuis janvier, il est l’aumônier catholique de la préfecture de police de Paris. Une mission cruciale alors que le quotidien de la profession est de plus en plus dur.
Depuis son arrivée Place Beauvau, le ministre de l’intérieur a annoncé des moyens supplémentaires. 10 000 policiers supplémentaires d’ici 2022, 2 000 euros annuel par policier dépensés pour améliorer leur équipement, des fonds dégagés pour payer une partie des milliers d’heures supplémentaires en souffrance, une simplification administrative, le déploiement d’une police de sécurité du quotidien en sont les principales. Reste que les défis sont nombreux et ne seront pas résolus en un quinquennat. Aussi les attentes de la profession sont toutes aussi importantes.
Les attentes sont nombreuses et appellent aujourd'hui des réponses urgentes.
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