Comme tout le monde, la compagnie de Jésus a fait les frais de la pandémie de Covid-19. "Nous n’avons pas échappé au lot commun que connaissent actuellement nos contemporains. Nous avons eu beaucoup de décès. Le premier confinement a généré une vingtaine de décès chez nos pères, puis d’autres avec le second confinement. Ce sont des choses qui sont douloureuses, pour lesquelles nous prions" explique Sylvain Cariou-Chareton, jésuite, délégué du provincial des établissements jésuites en France.
Le premier confinement a pris tout le monde de court. Y compris les jésuites. "Nous avons été très surpris. Il a fallu s’adapter très vite. Il a fallu prendre des décisions, ce qui a posé des cas de conscience. La sidération est arrivée lorsque les premières morts sont survenues" ajoute-t-il.
Accompagner un proche vers la mort, assister aux obsèques, prendre le temps du recueillement et de la réunion entre membres d’une même famille. Autant de choses évidentes rendues compliquées voire impossibles avec la crise du Covid-19. Une réalité à laquelle Cariou-Chareton a été confronté, en tant que gestionnaire d’un projet d’Ehpad chez les jésuites. "Nous avons été confrontés à cela dans l’accompagnement des malades en fin de vie. Mais nous avons pu organiser des obsèques au cimetière. Les funérailles sont thérapeutiques. Il est important de ne pas être seul face au deuil" lance-t-il.
La pandémie ne nous a pas encore laissé tranquille. Nous sommes encore dedans. Malgré cela, l’espérance doit demeurer. "Il faut cultiver l’espérance en tant que tel. Bien sûr que cette crise va prendre fin. Nous devrons sans doute adapter un certain nombre de choses. Mais la mort fait partie de la vie. C’est une réalité puissante et presque normale. Chaque décès est une perte, mais il est important de se dire les choses avant de mourir. Quand on est vivant il faut l’être jusqu’au bout, le reste appartient à Dieu" conclut Sylvain Cariou-Chareton.
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