En France, 2 millions de personnes de 60 ans et plus vivent sous le seuil de pauvreté, d’après le rapport annuel de la précarité des Petits Frères des Pauvres.
L’ association tire la sonnette d’alarme et émet une vingtaine de préconisations pour améliorer la condition des plus âgés qui représentent 17,8% la population dans le Grand Est.
L'augmentation du coût de la vie a engendré que 70% d’entre eux sautent des repas, se privent de chauffage et de loisir. A l’heure actuelle, le minimum retraite est de 1000 €, ce qui représente 200 € de moins que le seuil de précarité fixé à 1 200€.
Les Petits Frères des Pauvres devraient soumettre ces prochains jours au nouveau gouvernement une série de préconisations, dont la revalorisation du minimum retraite. En attendant, ils lancent une pétition pour le valoriser à 1216€.
Si les générations précédentes acceptaient plus ou moins la situation, les nouveaux seniors ont plus de difficultés à la subir. "Il y a un phénomène de glissement, explique Franck Liebenguth, directeur régional des Petits Frères des Pauvres dans le Grand Est. La population des plus de 75 ans a déjà connu la précarité, pendant la guerre ou l'après-guerre où il y avait beaucoup de restrictions. Leur ressenti est un petit peu moindre par rapport à ces "jeunes seniors" qui, eux, vivent les choses beaucoup plus difficilement."
Le rapport met en lumière une conséquence de cette précarité des séniors : celui d’un sentiment d’isolement et d’abandon plus fort dans la Région Grand Est que le reste de la France. Une réalité liée à la ruralité des territoires, particulièrement dans les Ardennes, l'Aube, et la Meuse.
Si la mobilité en raison du manque de transports dans les zones campagnardes les plus reculées reste un facteur d'isolement, la précarité présente souvent les causes d'isolement les plus immédiates. En effet, les restrictions des dépenses vont se concentrer sur les sorties au restaurant, la réception d'amis à domicile, le paiement d'un abonnement téléphonique et internet : autant de lieux de sociabilisation inaccessibles aux seniors en situation de précarité.
Autre raison soulevée par le rapport : à la campagne, les personnes sont souvent propriétaires des vieilles maisons de familles sans pouvoir assurer les dépenses liées à l'entretien et l'énergie des bâtiments parfois vétustes. "C'est un cercle vicieux, selon Franck Liebenguth. Une maison mal isolée va demander plus de frais de chauffage. Or, ils n'ont pas les moyens de se chauffer. C'est vraiment le serpent qui se mord la queue."
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