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"Les taxes représentent 60% du prix du carburant payé par l’automobiliste" explique Francis Perrin
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"Les taxes représentent 60% du prix du carburant payé par l’automobiliste" explique Francis Perrin

Un article rédigé par Christian Vadon - RCF,  -  Modifié le 12 novembre 2018
​La colère des automobilistes contre la hausse des prix du carburant n’en finit pas. Une manifestation de blocage des routes est prévue samedi, partout en France.

Face à cette gronde, le gouvernement veut se montrer à l’écoute. Emmanuel Macron réfléchit à une défiscalisation de l’aide aux transports sur le modèle d’une indemnité kilométrique. Il souhaite également améliorer le chèque énergie qui doit déjà être augmenté de 50 euros en 2019.
 

Les automobilistes en ont marre. Les prix à la pompe ne cessent de flamber. Est-ce que si le prix du carburant est si élevé, c’est la faute du gouvernement ?

"Oui en bonne partie. C’est certainement de sa responsabilité. Pas de ce gouvernement en particulier mais de nombreux gouvernements. Si les prix des carburants sont à leur niveau actuel, c’est parce qu’il y a beaucoup de taxes. Les taxes représentent 60% du prix du carburant payé par l’automobiliste. Seulement ensuite, vient le prix du pétrole qui ne représente pas plus de 30%, donc la moitié de la part des taxes. Par contre, si les prix ont beaucoup augmenté ces derniers mois, la principale responsabilité c’est l’augmentation des prix du pétrole brut sur le marché mondial" explique Françis Perrin, chercheur à l’OCP Policy Center de Rabat, et à l’IRIS de Paris, spécialiste des questions énergétiques.
 

Les sanctions américaines contre le pétrole iranien sont entrées en vigueur il y a quelques jours. Est-ce-que cela peut avoir des conséquences sur les cours du brut, et sur les prix à la pompe ?

"Ces sanctions vont produire leur effet. Revenons en arrière. Au mois de mai, Donald Trump annonce qu’il va rétablir toutes les sanctions économiques américaines contre l’Iran. Avant même, début novembre, plusieurs compagnies pétrolières ont arrêté d’acheter du pétrole iranien, et d’autres ont réduit leurs importations de pétrole iranien. Avant même l’échéance, plusieurs d’entre elles ont déjà arrêté. Et d’autres vont le faire encore. Il y a donc une forte baisse des exportations pétrolières de l’Iran, il y a une baisse de la production pétrolière de l’Iran. Cela fait moins de pétrole sur le marché. Il y a donc un double risque : risque de pénurie de pétrole, et risque d’augmentation des prix" ajoute Francis Perrin.
 

Cela veut dire qu’il faut s’y faire ? Va-t-on payer notre carburant plus cher ?

"C’est très probable. D’autant plus que cela a été annoncé par ce gouvernement et par les gouvernements précédents. Les autorités françaises ont annoncé qu’il fallait faire en sorte de reculer la consommation d’énergies fossiles en France. L’une des armes que vous utilisez, c’est d’augmenter les prix. Du côté des autorités, on annonce la couleur. Le grand suspens c’est de savoir si ce mouvement actuel de contestation va conduire les autorités françaises à reculer leurs projets. C’est une question importante pour les semaines et les mois qui viennent" conclut Francis Perrin.

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