Le bilan de ces attentats s'élève pour le moment à 14 morts et une centaine de blessés, l'attaque à la voiture bélier de Barcelone a été revendiquée par le groupe Etat Islamique. La police espagnole a annoncé avoir abbatu cinq terroristes présumés à Cambrils, lieu de la seconde attaque qui a fait six blessés. Une personne a également été tuée dans l'explosion de son domicile. Les autorités soupçonnent l'utilisation d'explosifs.
Pour Sébastien Pietrasanta, ancien député socialiste et rapporteur du projet de loi sur la lutte contre le terrorisme, le risque était déjà présent en Espagne depuis quelques mois, notamment des vidéos de propagande qui exprimaient "le souhait de refonder le califat Al-Andalous". Le gouvernementy avait réagi en renforçant la présence et l'armemement des policiers dans les zones sensibles du pays.
L'ancien député ajoute qu'il "serait temps" que les villes s'équipent de plots et d'infrastructures mobilières pour diminuer le risque d'attaques à la voiture bélier, notamment sur les "artères touristiques", même s'il n'est pas possible de "parer à tout". Dans le cas des attentats en Espagne, il s'agit vraisemblablement d'une attaque "organisée par un réseau", qui aurait du être plus facile à détecter qu'une initiative personnelle.
Il est encore trop tôt pour définir le profil des terroristes. Sébastien Pietrasanta explique qu'il va falloir "faire les entourages, remonter la filière", en travaillant en collaboration avec les services européens et internationaux. Daesh, qui a rapidement revendiqué l'attaque parle de "représailles" contre les attaques de la coallition. Mais l'ancien député évoque plutôt une attaque contre l'Europe "en général", l'Espagne ne prenant pas part au conflit en Syrie et en Irak.
"La région de Barcelone a connu ces derniers mois l'arrestation d'islamistes radicaux" souligne Sébastien Pietrasanta. Il y aurait actuellement 200 djihadistes espagnols en Syrie et en Irak, même si le pays n'est pas un "foyer djihadiste" comparativement à d'autres pays européens.
Le fait de cibler des stations balnéaires comme Barcelone et Cambrils vise bien évidemment à créer la "terreur" mais aussi à donner le plus grand écho médiatique possible à ces attaques, en montrant qu'ils peuvent "frapper n'importe où à n'importe quelle heure".
Sebastien Pietrasanta ajoute que la réponse ne doit pas être que militaire, puisque Daesh a reculé de 75% sur ces terres et est en train de perdre face à la coalition internationale. Mais après sa disparition territoriale, Daesh pourrait renaître sous une autre forme, notamment celles d'organisations clandestines.
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