Les insectes font peur, dégoûtent et fascinent. Ils sont menacés d’extinction, les abeilles disparaissent et il s’agit d’une véritable menace pour l’humanité. En cause : les pesticides, la pollution, la déconnexion à la nature et la méconnaissance de la biodiversité. Cependant, un éveil des consciences a lieu, même si les comportements ne sont pas encore assez adaptés pour ne pas porter préjudice à ces petites bêtes.
La cohabitation entre l’Homme et les insectes est devenue compliquée. Elle s’est perdue au fil du temps en raison de l’urbanisation mais aussi en milieu rural où les insectes sont éradiqués des champs et potagers. Ainsi, plus de 40 % des espèces sont en déclin dans le monde et un tiers d’entre elles sont en voie de disparition.
"Si on maltraite la biodiversité, c’est par méconnaissance de son importance", estime Freddie-Jeanne Richard, enseignante chercheuse en écologie et comportement des invertébrés à l'Université de Poitiers, qui insiste sur "la préservation du vivant". En effet, l’Homme vit de plus en plus en ville et est déconnecté de la nature. "On est déconnecté de l’impact de nos actions sur la nature", affirme celle-ci. Cette absence de lien avec les insectes, en particulier pour les personnes qui vivent en ville, donne nécessairement le sentiment de ne pas avoir besoin d’eux, à tort.
Chaque insecte joue un rôle dans la biodiversité et dans la chaîne alimentaire. Cela concerne même le moustique, grand détesté de la famille des insectes, que l’on a tous tendance à chasser ou écraser. "On lutte contre lui alors qu’il est essentiel dans la chaîne alimentaire", indique Freddie-Jeanne Richard qui ajoute que "les produits qui les tuent ne sont pas si sélectifs que ça". Malheureusement, les prises murales et autres solutions censées éloigner ou tuer les moustiques atteignent également d’autres espèces, comme beaucoup de produits anti-fourmis ou encore anti-araignées.
Bien sûr, "on ne peut tout savoir précisément", confie Johannès Herrmann, naturaliste et ornithologue à la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Cependant, la connaissance minimum des fonctions qu’occupent les insectes dans les écosystèmes est un véritable enjeu. "C’est un monde complexe qu’il faut essayer de comprendre", affirme-t-il. Ainsi, un insecte se définit par des caractéristiques morphologiques précises. "C’est un invertébré articulé ayant six pattes ou trois paires de pattes, possédant généralement quatre ailes", détaille Freddie-Jeanne Richard.
La quantité d’insectes et d’espèces différentes continue de baisser. "Quand des ONG ou d’autres acteurs prennent des positions, ce ne sont pas des discours idéologiques déconnectés mais bien des retours du terrain", explique Johannès Herrmann. En effet, chaque rapport qui alerte sur les insectes est fondé sur des éléments de recherche précis. "Ce sont des tentatives pour remédier à ce déclin", indique le militant à la LPO. Malheureusement, le travail à faire est encore conséquent, mais les acteurs luttant pour cette réhabilitation des insectes sont nombreux. "Il faut réussir à les apprécier et les respecter", insiste Freddie-Jeanne Richard.
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