En France, l’hébergement d’urgence est semble-t-il, au bord de l’asphyxie. Un rapport sénatorial présenté mercredi pointe les dysfonctionnements de l'hébergement d'urgence. Ainsi, des familles se retrouvent à la rue sans solutions. Le rapport pointe également le recours coûteux de certains aux nuits hôtelières. Il révèlé également des budgets insuffisants malgré une demande croissante.
Bref, cet hébergement d'urgence semble rencontrer les pires difficultés à remplir sa mission. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme. Eric Pliez, président du Samu social de Paris, a publié le 31 octobre dernier dans le quotidien Le Monde une tribune, annonçant notamment qu'à l'approche de l'hiver, il était nécessaire d'augmenter le nombre de sites accueillant des personnes sans-abris.
"Cela fait un moment que la situation est critique. Quand Xavier Emmanuelli a mis en place le Samu social il y a vingt ans, la situation était déjà alarmante. Aujourd’hui, avec la crise, de plus en plus de gens font appel à nous. Le Samu social de Paris reçoit 1 400 appels chaque jour. Nous avons 400 places à proposer, mais nous ne pourrons pas prendre en charge 150 personnes, faute de places" explique le président du Samu social de Paris.
Il ajoute que, dans ce domaine, la France "a toujours un métro de retard. Des places ont été créées depuis 2012. Mais la jauge est insuffisante. On dit 140 000 SDF en France, mais on sait bien qu’un million et demi de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, et que la bascule se fait très vite, après une expulsion, après la perte d’un emploi, après une rupture familiale. Il y a un problème d’anticipation, qu’on signale pourtant chaque année."
Anticiper reviendrait donc à créer plus de places, ce qui permettrait de résoudre le très coûteux problème des nuitées d’hôtels. "Les nuitées d’hôtel sont une réponse à un vrai problème qui se posait dans le passé. Aujourd’hui le Samu social de Paris propose 34 000 places chaque soir dans les hôtels. Mais ce n’est pas une solution" précise Eric Pliez qui demande aujourd'hui "un plan d’urgence pour traiter sur le fond cette question de l’hébergement et du logement parce que je considère que c’est d’abord par du logement accessible qu’on arrivera à sortir du système".
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