Je concluais ma première carte blanche avec ces mots : « la curiosité joue un rôle clé dans l’apprentissage, il faut accompagner et laisser la capacité d’agir, de douter, de faire des erreurs et de se corriger. Cela signifie aussi ouvrir sans cesse des possibilités nouvelles, de réaliser des expériences ». J’avais oublié alors de préciser que ce sont parfois les événements qui surviennent à notre insu et qui sont l’occasion des apprentissages les plus forts. Dans ce sens, l’année écoulée a été pleine d’imprévus, dont nos cartes blanches, au fil des semaines, ont été l’écho. Le dernier imprévu en date – colossal - est le Covid 19, durant tout le printemps aujourd’hui achevé, avec des épreuves en tout genre. On en sort tout juste, et nous ne sommes plus les mêmes. Depuis plusieurs années, nous savions que nous étions entrés dans un changement de monde : « nous ne vivons pas une époque de changements, mais un changement de monde » écrivait en 2017, le pape François, dans la constitution pour les Universités catholiques. Mais la survenue d’un monde nouveau pouvait nous apparaître encore comme un point pâle et vague à l’horizon, une idée lointaine, pour les prochaines générations ou pour les autres ? Aujourd’hui, suite au Covid-19, nous avons tous fait les frais d’une telle épreuve inouïe, dans une expérience plus ou moins douloureuse selon les personnes et les situations. Avons-nous appris quelque chose ? Nous sommes nous convertis un peu plus dans l’engagement au service de la sauvegarde de la maison commune ?
Avec l’année Laudato Si’ qui vient de commencer, j’aime à relire ce passage de l’encyclique du pape François qui a jalonné nos cartes blanches : Dieu a créé le monde en y inscrivant un ordre et un dynamisme que l’être humain n’a pas le droit d’ignorer. [...] J’invite tous les chrétiens à expliciter cette dimension de leur conversion, en permettant que la force et la lumière de la grâce reçue s’étendent aussi à leur relation avec les autres créatures ainsi qu’avec le monde qui les entoure, et suscitent cette fraternité sublime avec toute la création, que Saint François a vécue d’une manière si lumineuse (Laudato Si, § 221).
La parole aujourd’hui est à la Convention citoyenne et à ses propositions. Un voeu des semaines à venir est que les propositions clés sur la lutte contre le réchauffement climatique se concrétisent dans notre vie démocratique, par l’engagement citoyen de femmes et d’hommes vivantes collaborant avec le Vivant.
Bon été.
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