Dans quel pays du monde les journalistes sont-ils le plus présécutés pour leur travail ? Le classement 2019 de la liberté de la presse est publié ce matin par Reporters Sans Frontières. La Norvège conserve pour la troisième année consécutive sa place de premier, tandis que la Finlande retrouve sa deuxième position au détriment des Pays-Bas où deux reporters spécialistes du crime organisé sont contraints aujourd'hui de vivre sous protection policière permanente. Et c'est désormais le Turkménistan qui ferme le classement, prenant la place de la Corée du Nord. Pour en parler Pauline Ades-Mevel, responsable de la zone Union Européenne et Balkans à RSF.
"Ça signifie qu'au regard des situations dans plus de 180 pays que nous étudions chaque année, cette mécanique de la peur s'est mise en place. Cette hostilité à l'encontre des journalistes est présente partout, parfois portée par des dirigeants politiques. Elle se manifeste par des passages à l'acte, des violences, des mouvements d'agressivité, des meurtres qui font peser des dangers énormes sur les journalistes de plus en plus souvent."
"Exactement ! Il y a des pays qui ont changé de catégorie notamment les États-Unis qui ont perdu 3 points cette année et désormais ils se situent dans la zone orange de notre classement. Des journalistes ont été assassinés au Capitol Gazette dans le Maryland il y a quelques mois. En fait, 24% des pays seraient des endroits propices à l'exercice du journalisme contrairement à l'an dernier où il y en avait 26%. Donc on constate une dégradation et elle se manifeste un peu partout."
"Il y a dans l'Union Européenne et les Balkans des phénomènes qui se sont manifestés qu'on voyait poindre, une dégradation du climat. Ces pays où de nombreux journalistes d'investigation travaillaient dans de bonnes conditions pendant de nombreuses années. Ils travaillaient sur les réseaux mafieux, sur des questions qui touchent le continent européen qui dérangent et se voient agressés aujourd'hui ou assassinés pour leurs enquêtes parce qu'ils bouleversent des réseaux criminels mondiaux qui sont implantés dans cette région. Et donc ce havre propice pour les journalistes n'est plus aussi serein. C'est une partie du monde qui était plus ou moins épargnée et qui aujourd'hui ne l'est plus du tout."
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