Je ne me lasse pas d’écouter le Président Macron dans son exercice favori de débatteur de talent en grand public.
Le 8 octobre 2021, lors du sommet Afrique France, à Montpellier, nouveau sommet où aucun chef d’état africain n’a été invité, afin, je pense de donner la parole aux peuples africains représentés par onze jeunes, appelés les onze pépites, le Président a affirmé haut et fort que : « On ne peut pas avoir un projet d'avenir pour la France si elle n'assume pas sa part d'africanité ».
Plus loin il continue : « On ne peut pas avoir une France qui construit son propre roman national si elle n'assume pas sa part d'africanité, si elle ne regarde pas à travers ces pages sombres ou heureuses »
C’est vrai que l’Afrique tient une place importante dans notre histoire.
Je lui rappelle, cependant, que la France avait commencé à construire son roman national avant de connaitre l’Afrique au milieu du XVII ème siècle. C’est vrai aussi, que le roman actuel est à écrire, et qu’il y aurait comme un conflit de stylos.
Puis il poursuit,
« Un pays comme la France a un devoir de répondre aux demandes de la jeunesse africaine ».
Comment ? Peut-être en veillant à ce que les aides aillent bien à cette jeunesse et non à des familles dirigeantes qui considèrent que le pouvoir leur est naturellement et indéfiniment acquit. C’est précisément ce que les jeunes africains présents réclament.
Tout ceci est noble et généreux, et il faut, bien sûr que la France, tienne compte des relations qu’elle a nouées avec ce continent, mais sans oublier celles qu’elle a nouées avec son propre peuple.
Je voudrais poursuivre le raisonnement de notre président et lui suggérer que : « On ne peut pas avoir un projet d'avenir pour la France si elle n'assume pas aussi pleinement sa part de bretonnité, de basquité, d’auvergnité, de béarnité, d’île de francité, provencité, etc etc. »
J’arrête là mon énumération pour ne pas lasser.
Une jeune africaine, dont je n’ai malheureusement pas retenu le nom, avait lancé au Président dans la matinée, que « l’Afrique est mariée à la France avec un mariage forcé depuis plus de cinq cents ans.».
Il est vrai que la France n’a pas toujours été un époux très tendre avec l’Afrique, et qu’il peut être accusé de violences conjugales, souvent meurtrières. Mais on pourrait prononcer le divorce à l’amiable. Le président avait répondu plus élégamment, que je ne le fais : « si on reste dans le face-à-face ou le dos à dos, on n'avancera jamais ».
Il est vrai également, que la conséquence de ce mariage sont sept millions d’enfants français de la première ou deuxième génération et que la vie d’enfants de couples désunis n’est pas toujours simple, et que l’on doit s’en occuper.
Les onze ont affirmé qu’ils ne voulaient plus d’aide mais de la coopération et le président les en a remercié en rappelant justement que la France ne peut rien seule.
La campagne électorale commence. D’autres sommets nous attendent. Un souhait ? Que le Président et les challengers rencontrent le peuple de France, tout le peuple, les anciens et les nouveaux arrivants de tous pays. Vous verrez, ce peuple est intéressant.
Rappelons que l’article I de la déclaration des Droits de l’Homme de 1789 s’adresse aux citoyens, et que ceux-ci ont des droits mais aussi des devoirs.
Liberté, égalité et fraternité est un tout indivisible.
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