Le rapport du GIEC il y a huit jours, la Journée mondiale de l’alimentation avant-hier, la Journée du refus de la misère hier. Tout cela, au fond c’est le même sujet ! Voulons-nous un vrai développement durable qui respecte la planète et ses habitants les plus vulnérables ? Limiter le réchauffement climatique à +1.5°C par rapport à la température de l'ère préindustrielle : c’est possible, nous dit le GIEC.
C’est un message d’espoir : la bataille n’est pas perdue d’avance. Mais c’est un appel à l’action. Et pour la première fois le GIEC reconnaît le lien entre éradication de la pauvreté et changement climatique. Trois ans après l’accord de Paris, il faut donc se retrousser les manches. C’est une question de survie pour des millions de personnes déjà affectées par la faim, la montée du niveau des mers ou des inondations de plus en plus violentes.
Le développement massif de l'agroécologie est une des solutions et précisément, ce sont ces populations les plus menacées, qui sont aujourd’hui porteuses des solutions. Les paysans tout d’abord, qui sont les premiers acteurs de l’agroécologie. Au total, le circuit de production alimentaire du champ à l’assiette émet un tiers des gaz à effet de serre (des pesticides, à l’emballage, sans oublier le transport…). En passant à l’agroécologie, on agit sur les causes du réchauffement : moins de pesticides, circuits courts donc moins de transport. Un modèle plus juste, qui permet de garantir la sécurité alimentaire de tous et qui s’adapte beaucoup mieux aux évolutions climatiques.
Techniquement, les paysans ont les savoir-faire et l’expérience. Mais le Secours catholique s’est penché sur les raisons qui font qu'on ne les applique pas plus massivement. C’est lié bien sûr à certaines politiques commerciales qui privilégient les grands groupes au détriment des paysans ou encore aux politiques foncières qui ne sont pas favorables aux petits producteurs. Le défi n’est donc pas technique, mais bel et bien politique.
Les populations autochtones sont une ressource formidable. Même le GIEC le reconnaît dans son rapport : sécuriser leur droit à la terre permet de protéger les forêts tropicales. Il est en effet prouvé scientifiquement que les peuples autochtones protègent mieux les écosystèmes et que ces forêts, bien gérées sont de véritables "puits de carbone". Nos partenaires en Amérique du Sud, en Afrique ou en Asie qui soutiennent les populations autochtones pour la défense de leur droit à la terre le savent bien. Lutter contre le changement climatique c’est lutter contre la pauvreté et vice versa.
Dans les deux cas, les solutions techniques sont connues et tout est affaire de volonté politique.
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