Après la chute du régime de Bachar al-Assad et l'arrivée au pouvoir des rebelles dominés par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Chahm, l'avenir est plus que jamais incertain pour les différentes communautés religieuses et notamment les chrétiens. Les nouvelles autorités promettent de les respecter. Mgr Jacques Mourad, membre de la communauté Mar Moussa, archevêque syriaque catholique de Homs, veut y croire.
Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad et l'arrivée au pouvoir des rebelles dominés par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, l’avenir des communautés religieuses syriennes demeure plus fragile que jamais. Les nouvelles autorités ont cependant assuré vouloir respecter la diversité religieuse et inclure toutes les composantes du pays dans le processus de reconstruction. Mgr Jacques Mourad, archevêque syriaque catholique de Homs et membre de la communauté monastique de Mar Moussa, veut y croire. Malgré les craintes, il a choisi de mettre en avant un message d’espérance et d’engagement :
Ils nous ont dit très clairement que nous faisons partie intégrante de la population syrienne. Nous ne sommes pas une minorité, mais des citoyens appelés à participer à la construction de la nouvelle Syrie. Pour nous, chrétiens, la question n'est pas celle de la protection, mais celle du rôle que nous avons à jouer. Nous devons assumer notre part de responsabilité pour reconstruire le pays.
Pourtant, les défis restent immenses. Mgr Mourad a lancé un appel pressant à la levée des sanctions internationales et américaines contre la Syrie, dénonçant leurs effets dévastateurs sur la population :
Ces sanctions n’ont pas touché les dirigeants. Elles ont réduit le peuple à la misère.
Ce constat, Sœur Jihane, directrice de l'école chrétienne al-Riyaha à Damas, le partage au quotidien. Son établissement, qui accueille 1 300 élèves, a été détruit par les combats. Aujourd’hui, 95% des familles de ses élèves vivent sous le seuil de pauvreté. Elle témoigne avec tristesse de la flambée des prix, rendant les biens essentiels inaccessibles :
Avant on achetait 14 pains pour 800 livres syriennes. Aujourd’hui, c’est 12 pains pour 4 000 livres. C’est devenu hors de prix. Les salaires n’ont pas bougé et les familles peinent à survivre.
La guerre et la crise économique ont provoqué une véritable hémorragie démographique chez les chrétiens de Syrie. Leur nombre est passé de 2 millions avant 2011 à seulement 500 000 fidèles aujourd’hui. Face à cette réalité, l’Église syrienne s’accroche à sa mission : soutenir les plus vulnérables et contribuer, malgré tout, à la reconstruction du pays. Mgr Mourad reste convaincu que les chrétiens ont un rôle unique à jouer dans la renaissance de la Syrie.
Notre foi et notre résilience doivent être des moteurs d’unité et d’espoir. La Syrie ne se reconstruira pas sans toutes ses composantes.
Entre souffrance et résilience, les chrétiens de Syrie demeurent des témoins de la foi dans un pays en quête de stabilité. Alors que l’avenir reste incertain, l’appel de Mgr Mourad et de ceux qui, comme Sœur Diane, œuvrent auprès des populations, résonne comme un cri d’espérance : l’Église veut être un ferment de paix et de solidarité.
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