Au décours du premier confinement, Marc a témoigné avoir vu partir son oncle âgé à l’hôpital, souffrant très probablement de la Covid. Les nouvelles ont été très difficiles à obtenir jusqu’à l’annonce du décès et la remise d’une urne avec ses cendres. Pourtant son oncle, catholique, aurait souhaité être accompagné des sacrements de l’Église et avoir des obsèques religieuses et une inhumation plutôt qu’une crémation. Il est mort seul, sans l’affection des siens, ni accompagnement religieux.
Ce retour d’une famille n’est pas isolé et nombre d’entre elles nous ont fait part d’histoires dramatiques comme celle, récente, du père de la comédienne Stéphanie Bataille dont la notoriété a permis la médiatisation.
Nous commençons à bien connaître les modes de contamination mais aussi de protection contre la Covid. Si les soignants avec blouse, masque et surchaussures accèdent aux malades, pourquoi ne pas autoriser la visite de deux proches par patient avec les mêmes protections ? On connaît pourtant l’importance du soutien des proches pour aider les patients à se battre contre la maladie. Devons-nous laisser encore nos malades mourir désespérés de solitude sans avoir pu dire adieu à leurs proches ? Et laisser ceux-ci taraudés par la culpabilité de ne pas avoir été présents auprès d’eux?
Après le décès, si le médecin décide que la mise en bière doit être immédiate, le corps est placé dans une housse hermétique et envoyé à la morgue sans que les proches puissent lui rendre un dernier hommage. Pourtant cet au revoir est essentiel pour entrer dans le processus de deuil. Les crémations obligatoires n’ont plus eu lieu depuis le premier confinement. Ces pratiques sont d’une grande violence et profondément irrespectueuses des dernières volontés du défunt. Les AFC, membres du Conseil National des Organisations Funéraires ont demandé au Ministère de la cohésion des Territoires, qu’en cas d’épidémie, soit mise en place une meilleure organisation des obsèques.
Les familles devraient pouvoir accompagner leur défunt jusqu’au bout, sereinement, sans regret ni culpabilité. En voulant exclure tout risque, c’est notre humanité que nous stérilisons
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