Rapidement, le drame met en lumière les nombreux problèmes liés au logement, dans la citée phocéenne. Alors plus d’un an après la catastrophe, ce sujet devrait faire partie des incontournables de la campagne municipale, qui débute officiellement aujourd’hui.
Et pourtant, étonnamment, selon Marie-Arlette Carlotti, la présidente du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées, le HCLPD, pour l’instant, les candidats ne s’intéressent pas suffisamment à cette problématique. Le Haut comité pour le logement des personnes défavorisées a publié un rapport en novembre dernier, un an après le drame de la rue d’Aubagne. Dans ce document, le HCLPD qualifie la crise du logement à Marseille, de crise "humanitaire". Et pour Marie-Arlette Carlotti, cette situation ne date pas d’hier. Mais elle ne semble pas évoluer pour autant.
C’est en tout cas ce que constate Emmanuel Patris. Il est membre du Collectif du 5 novembre, qui est né juste après les effondrements de la rue d’Aubagne. Et il a le sentiment de ne pas vraiment être entendu. Au-delà de cette inertie des acteurs locaux, que les habitants dénoncent, il y a aussi des explications plus sociologiques à cette crise du logement.
C’est ce que démontre Elisabeth Dorier. Elle est géographe à l’Université d’Aix-Marseille, et elle a supervisé un projet de cartographie des logements sociaux dans la ville. D’ailleurs, le résultat de ce travail vient d’être publié, ce week-end, sur le site Internet du HCLDP. Et selon Elisabeth Dorier, le problème spécifique de Marseille est en partie lié à la concentration élevé de personnes très modestes dans le centre ville, avec en parallèle un taux très faible de logements sociaux.
Pourtant les associations ne manquent pas d’idées pour faire en sorte que la situation s’améliore. Plusieurs d’entre elles, dont le Collectif du 5 novembre, ont adressé, aux candidats à la mairie de Marseille, pas moins de 60 propositions pour lutter contre cette crise du logement. Emmanuel Patris nous cite quelques exemples.
Marie-Arlette Carlotti, la présidente du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées, va même encore plus loin : elle aimerait qu’un délégué nommé par l’Etat s’occupe de la situation marseillaise. Les propositions ne manquent pas. C’est donc maintenant au tour des candidats aux municipales de s’emparer réellement de ce débat. Il leur reste deux semaines pour le faire.
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