Ce mardi 3 décembre est, dans plusieurs universités françaises, une journée de mobilisation. Un mot d'ordre : "budget 2025 : universités en danger". À l'UBO, l'Université de Bretagne Occidentale, le mouvement a été suivi. Avec un déficit prévisionnel de 4,3 millions d'euros pour cette fin d'année, la situation financière de l'établissement d'enseignement supérieur est préoccupante.
"L'heure est grave", lance sans détour, Pascal Olivard. À Brest, le président de l'UBO est le premier à sortir, ce mardi, du bâtiment de la présidence, à 11h29. C'est l'heure choisie pour faire retentir les sirènes incendie des bâtiments de l'université. Une alarme pour alerter sur "une situation financière catastrophique".
Le contexte "intenable" que décrit Pascal Olivard, c'est celui d'un déficit prévisionnel de 4,3 millions d'euros pour cette fin d'année. Depuis janvier dernier, il a alerté les députés et sénateurs du Finistère sur une situation financière qui se dégrade déjà depuis de nombreuses années, en vain.
La cause, elle n'est pas à chercher, selon Pascal Olivard, du côté de dépenses dispendieuses, de l'université. "Dès 2018, il y a eu le gel de postes, une réduction de 60 000 heures de formation et aussi une réduction des dotations aux laboratoires", égraine le président de l'UBO.
Mais cela n'a pas suffi. "L'Etat est le seul responsable de la situation financière dans laquelle se trouve l'Université de Bretagne Occidentale". Et d'évoquer notamment la non-compensation liée aux mesures Guérini qui ont permis l'augmentation du point d'indice et qui auraient coûté à l'UBO, 1,5 millions d'euros. S'ajoute à cela l'inflation et le coût de l'énergie (2 millions d'euros).
La facture est salée et elle a d'autant plus de mal a passer que, pour Pascal Olivard, "l'Etat ne dote pas l'UBO à la hauteur de ce que nous sommes". En 2024, selon les calculs de l'université finistérienne, ce sont l'équivalent de près de 4 000 étudiants qui ne sont pas financés.
Le président de l'UBO a bien été reçu, le 7 novembre dernier par Patrick Hetzel, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Mais pour l'instant, pas l'ombre d'une solution.
Il y a pourtant urgence. L'UBO prévoit pour 2025, un déficit de 7,2 millions d'euros. Autant d'économies à trouver. "Cela représenterait la suppression de 100 postes, la suppression d'un tiers de l'offre de formation, la réduction des capacités d'accueil de 4 000 étudiants, soit 17% des effectifs ou encore la multiplication par trois des droits d'inscription".
Pour le président de l'UBO, la réponse ne peut venir que de l'Etat afin d'éviter ce plan d'économie drastique qui reviendrait "à ne plus répondre à notre mission de service public et à ne plus être fidèle à ceux qui se sont battus pour qu'il y ait une université sur ce territoire".
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