Ce 3 mai marque la clôture des candidatures aux élections européennes. Entre le 23 et le 26 mai, plus de 300 millions de citoyens de l’Union européenne sont appelés à désigner leurs représentants au sein du Parlement de Strasbourg. En France ce sera le 26 mai prochain. Un scrutin qui met en relief une grande défiance à l’égard de l’UE.
A l’heure du Brexit et de la montée de l’euroscepticisme un sentiment de défiance plane sur l’Europe. Un sentiment qui s’explique par un certain nombre de causes.
Mais cette frilosité à l’égard de l’Europe ne date pas d’aujourd’hui et les anglais qui ont aujourd’hui décidé de quitter le navire de l’Union en savent quelque chose. Les précisions de Frédéric Clavert, professeur d’histoire à l’université du Luxembourg, spécialisé dans l’Europe du XX e siècle.
Margaret Tatcher incarne cette euroscepticisme avec son célèbre “I want my money back” et illustre la complexité de la relation entre la Grande Bretagne et l’Europe. Mais la France aussi à différentes étapes de la construction européenne a montré des signes de réticence comme l'explique Frédéric Clavert.
Trois jours après la France, les Pays-Bas avaient d’ailleurs eux aussi rejeté en 2005 le projet de traité Constitutionnel européen. Cet épisode de 2005 n’est pas anodin. Il a contribué en tout cas en France à renforcer ce sentiment de défiance à l’égard de l’Europe et de ses institutions. Explications de Frédéric Clavert.
Au delà de ce déficit de confiance entre peuple et élites d’autres raisons conjoncturelles ont contribué à faire progresser l’euroscepticisme. De la crise financière à la crise migratoire, Nathalie Brack, professeur au collège d'Europe à Bruges nous propose un tour d’horizon des causes qui ont nourri l’euroscepticisme en Europe ces dernières années.
En revanche, contrairement à ce que certains prédisaient le Brexit n’a pas servi la cause des eurosceptiques. L’imbroglio autour de la décision des britanniques a plutôt freiné les grands partis eurosceptiques dans leur volonté de quitter l’Union européenne. Le PVV hollandais de Geert Wilders ou le RN de Marine Le Pen ne réclament plus aujourd’hui ni Nexit, ni Frexit.
On le voit, le fossé entre les citoyens européens et les élites se creuse. Cet euroscepticisme s’est aussi ancré autour de la crise financière ou de la crise migratoire.
Mais quelle incidence cette progression de l’euro scepticisme peut elle avoir sur la composition du futur parlement européen?
Toutes les raisons que l’on vient d’évoquer sont autant d’arguments qui pourraient bien faire le jeu des candidats eurosceptiques à la fin du mois de mai. Si on prend le cas de la France, la République en marche est au coude à coude avec le Rassemblement national.
Et la France n’est pas un cas isolé. Partout en Europe, des partis eurosceptiques gagnent des sièges au Parlement européen. Ils représentent aujourd'hui plus du quart des eurodéputés. Mais leur fragmentation est telle qu'ils n'ont au final pas beaucoup de pouvoir. C’est ce que nous dit Nathalie Brack, auteur du livre "L'euroscepticisme au sein du parlement européen" aux éditions Promoculture, Larcier.
A moins de trois semaines des élections européennes certains tentent malgré tout un rapprochement. C’est le cas du Premier ministre national-conservateur hongrois Viktor Orban qui a reçu hier à Budapest le patron de l'extrême droite italienne, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini. Les deux hommes ont annoncé vouloir engager une "coopération" après les européennes autour d'une ligne anti-immigration.
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