Nous vivons à crédit et le déficit écologique frôle chaque année les 200% ! Derrière les chiffres, c’est la beauté de la création que l’on défigure, ce sont des sols, des rivières, des mers que l’on pollue, que l’on épuise et qui deviennent impropres à la vie. Des milliers d’espèces qui disparaissent, des millions d’êtres humains parmi les plus vulnérables qui sont contraints de fuir leurs terres.
"Déjà les limites maximales d’exploitation de la planète ont été dépassées, sans que nous ayons résolu le problème de la pauvreté", dit le pape François dans Laudato Si’. Car à côté de la dette écologique, c’est une dette sociale que nous creusons à l’égard des plus pauvres. 117 millions d’Européens soit 20% sont aujourd’hui touchés ou menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale. Un chiffre tristement stable, alors qu’en 2009, l’Union européenne s’était donné pour objectif de le réduire de 20 millions à l’horizon 2020. Pire, elle a vu le nombre de personnes sans abri augmenter de 70 % en dix ans.
Le respect des équilibres budgétaires c’est bien, le respect des limites écologiques et du socle des droits sociaux, adopté en 2015 c’est mieux. Les institutions européennes doivent y veiller. Les nouveaux élus seront responsables de ce changement de cap. Mais le temps presse : il nous reste dix ans pour agir sur le front du climat. Mais tenir ce cap il faut investir. L’Europe a su mobiliser 2000 milliards d’euros pour éviter aux banques la faillite en 2008.
Peut-on mobiliser les mêmes sommes pour éviter la faillite écologique et sociale : pour investir, dans le logement pour tous et dans sa rénovation afin de sortir 50 millions de citoyens de la précarité énergétique, dans l’accès de chacun à une alimentation digne, à des moyens de transport durables, etc.
Faire de l’Union européenne la gardienne de notre maison commune et des conditions de vie dignes pour chacun de ses habitants, voilà un horizon mobilisateur ! Un cap susceptible de faire à nouveau de l’Europe un motif d’espérance. Investir et mobiliser ensemble toutes nos forces pour assurer un "plancher social" à tous et ne pas crever le "plafond écologique", voilà une bonne façon de réconcilier les citoyens avec l’Europe !
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