"Comment empêcher les malades psychiatriques de nuire ?" C’est le titre d’un article de Sud-Ouest Dordogne au sujet d’un fait divers récent à Périgueux. "L’affaire pourrait prêter à sourire – commence le journaliste - Un homme qui pète les plombs et jette ses affaires par la fenêtre". Je ne sais pas ce qui peut prêter à sourire, quand la souffrance d’une personne malade l’amène à de tels actes. Par contre, ce qui peut nous attrister, ce sont les conséquences, bien nuisibles, elles, que de tels propos auront pour les personnes malades psychiques elles-mêmes : stigmatisation, dérision. Elles sont d’ailleurs nombreuses à avoir réagi sur les réseaux sociaux : "Ça fait mal de lire ça !", ou encore, "Cet article transmet des idées qui participent à notre maltraitance".
Les clichés erronés et maltraitants sont nombreux concernant les personnes malades psychiques, et notamment, l’idée de dangerosité ! Alors même que les études montrent qu’elles sont moins dangereuses pour les autres que la moyenne ; que la violence des personnes malades s’exerce surtout contre elles-mêmes, notamment le suicide ; et hélas qu’elles sont beaucoup plus victimes de violence que la moyenne de la population.
Il faut rappeler que ce sont de réelles pathologies, parmi les plus fréquentes, derrière les cancers et les maladies cardio-vasculaires. Elles regroupent une grande diversité de troubles psychiques : troubles d’anxiété, affectifs, obsessionnels, schizophrénie, bipolarité, dépression, anorexie, et d’autres encore. Elles sont la première cause de handicap dans le monde, et elles représentent le principal motif d’invalidité et d’arrêt maladie de longue durée.
Alors, il faut développer des accompagnements sur tous les plans, car l’exclusion sociale est forte : isolement, perte d’emploi, les personnes malades psychiques peuvent tomber dans la précarité extrême – beaucoup vivent dans la rue. Quant aux patients stabilisés, ils peinent à se réinsérer et à trouver du travail. Diagnostics précoces, recherche médicale, sont aussi des priorités absolues, on balbutie en la matière. Et enfin développer le lien social qui joue un rôle capital, et qui est trop souvent entravé par ces clichés et ces peurs que nous pouvons avoir tous.
Des associations de personnes malades psychiques et de familles agissent en ce sens. C’est le cas de l’Unafam, Relais Lumière Espérance, mais aussi de l’OCH, qui s’engage avec les personnes malades et leurs familles pour donner à ceux qui sont fragilisés par les troubles psychiques pouvoir d’agir, autonomie, et surtout des amis. "Là où il y a un ami, il y a un chemin", aime-t-on dire à l’OCH. C’est vrai pour chacun d’entre nous quand nous traversons une épreuve. C’est encore plus vrai quand nous sommes atteints d’une maladie psychique qui isole.
L'OCH, ou Office chrétien des personnes handicapées, est une association au service des personnes malades ou handicapées, de leurs familles et de leur entourage. Florence Gros, directrice de l'OCH, vous présente la chronique tous les mardis à 17h53.
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