Le ministre de l'intérieur a demandé aux forces de l'ordre d'intensifier leurs contrôles.
Pas suffisant pour le délégué régional Hauts-de-France d'UNSA Police.
Gérald Darmanin s’est prononcé en ce mois d’août 2022 pour une intensification des contrôles des rodéos sauvages. L’annonce a fait suite à un accident à Pontoise au cours duquel deux enfants ont été grièvement blessés par un deux-roues s’adonnant à cette pratique.
Le ministre a demandé que chaque jour, chaque commissariat procède au moins à trois opérations contre les rodéos urbains.
L’ancien maire de Tourcoing renoue avec la politique du chiffre pour s’attaquer à ce type de délinquance que l’on retrouve dans les Hauts-de-France.
Les contrôles ne suffiront pas à endiguer ce phénomène de délinquance selon Jean-Marc Tranchant, délégué régional UNSA Police :
« Ces engins sont pour la plupart des engins non homologués sur la voie publique, sans aucun signe de reconnaissance extérieure. Et les propriétaires ne s’arrêtent pas, ne se soumettent pas aux contrôles de police. Il leur est très facile de se soustraire aux contrôles et de disparaître. »
Le fameux tamponnage.
Parmi ses préconisations ? Etudier la modèle anglais et l’adapter en le réalisant sous protection juridique et avec des formations. Outre Manche, les policiers peuvent mettre hors d’état de nuire un individu à moto en le percutant tactiquement avec une voiture. Ce qui entraine inévitablement sa chute. Une méthode donc controversée car elle peut s’avérer très dangereuse.
Une médiatisation qui alimente le phénomène.
Si la pratique n’est pas nouvelle et semble s’amplifier, le délégué régional UNSA Police craint son amplification. « A partir du moment où c’est médiatisé, ça s’amplifie. Les jeunes qui aiment la provocation ne s’en privent pas. Et ça devient leur provocation, leur sport national de faire ça. »
Mettre à disposition des terrains dédiés ?
Certains élus, rappelle Jean-Marc Tranchant, prônent de « rediriger ces auteurs de rodéos sur des terrains adéquats pour s’adonner au cross. » Mauvais signal selon lui car « ça va encore donner satisfaction à des personnes qui s’émancipent des lois et règlements. Et si les règles ne sont pas respectées ça crée un désordre phénoménal. » Et de conclure « pour la plupart d’entre eux, le faire sur un terrain de cross ça ne les intéresse pas puisqu’il n’y aurait pas cette dimension de braver la loi et braver l’ordre public. Ça n’aurait plus d’intérêt et de piment pour eux. »
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