La FDSEA de Maine-et-Loire fait le bilan de son « opération paille ». Le syndicat agricole a fait venir près de 4 000 tonnes de paille d’autres départements, d’avril à décembre 2020. Objectif : aider les éleveurs à faire face à la pénurie.
Ce mercredi 9 décembre, Frédéric Robert enchaîne les allers-retours au volant de son tracteur pour décharger les bottes de paille empilées sur le camion. Il y en a 15 tonnes, venues de Seine-et-Marne, à plus de 300 kilomètres.
Une aubaine pour cet éleveur bovin d’Angrie, près de Candé. Comme la plupart de ses collègues de Maine-et-Loire, il manque de paille cette année. Le problème remonte à l’automne 2019, qui a été très pluvieux en octobre et novembre.
« Les semis de céréales ont été très faibles en Maine-et-Loire du fait de l'excès d'eau, explique Valentine Boulanger, animatrice à la FDSEA. Il y a 20 % des céréales qui n’ont pas pu lever cette année, et qui n'ont donc pas été récoltées, d'où le manque de paille. »
Fille d’un agriculteur de Seine-et-Marne, c’est elle qui a eu l’idée d’aller chercher de la paille là-bas. « C’est une très grande zone céréalière, où il y a très peu d’élevage, donc où il n’y a pas besoin de paille, décrit-elle. On peut donc l’exporter à des régions d’élevage. »
2 000 tonnes de paille sont ainsi venues de Seine-et-Marne, et 2 000 autres tonnes de Vienne et d’Indre-et-Loire. Plus de 200 éleveurs en ont bénéficié. Pascal Tourneux, qui élève 200 vaches charolaises à Angrie, a reçu 40 tonnes de paille.
« Ça va me permettre de ne pas manquer de paille cet hiver pour que mes bêtes soient bien dans leurs stabulations, se félicite-t-il. Le fait d’acheter de gros volumes, ça permet de négocier un peu les prix, donc ça nous baisse un peu nos charges. »
Il a payé sa paille 90 euros la tonne en avril, 95 euros en août. « Ç’aurait été plus de 100 euros si j’avais décidé d’acheter ma paille tout seul », estime-t-il. Son prix s’est envolé cette année en France, du fait de la pénurie au niveau national.
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