JavaScript is required

​Maintenant, silence !

Un article rédigé par Tugdual Derville - RCF,  - Modifié le 30 mars 2018
Dans son édito hebdomadaire, Tugdual Derville revient sur l'importance du silence du Vendredi Saint.
Alliance VitaAlliance Vita

J’avoue que je trouve difficile de prendre la parole ce matin, à l’aube du grand silence de ce vendredi saint, après les deux évènements dramatiques qui ont provoqué un énorme tapage médiatique cette semaine. Le pire et le meilleur s’y sont côtoyés. Tant d’horreur et tant d’héroïsme ! Tant de barbarie ! Tant d’avis, de célébrations et déjà de polémiques ! Une avalanche de notifications a déferlé sur la France. Les émotions individuelles ou collectives ont été poignantes… et contradictoires.

Suis-je en droit d’en rajouter ? Quand survient un drame, un deuil, il faut en principe du temps pour le réaliser, prendre du recul, de la hauteur. Tout l’inverse de ce que la société hyper-médiatisée nous a encore imposé.

Mais comment résister à ce genre d’emballement ? Je plains mes amis journalistes ou blogueurs qui ont tout à fait conscience de ce qui se joue quand survient un évènement majeur. Ils doivent occuper le terrain. Pour « exister », il faut informer le plus vite possible, au plus près, commenter à tout prix, sortir le premier témoin, dégotter la première polémique, puis entretenir l’intérêt, souffler sur les braises, et surfer sur les vagues d’émotions qui se succèdent…

Quand les médias d’information continue abandonnent l’évènement dont ils se sont repus, les autres s’y précipitent pour le décortiquer, le ronger. C’est à qui sortira l’info de derrière les fagots, le témoignage « exclusif ».

Des amis journalistes m’ont confié leur malaise de devoir bâcler certains papiers pour s’exprimer avant les autres, et tant que le soufflé des émotions éphémères n’est pas retombé. Question de part de marché : pour eux, l’évènement, c’est de l’argent, à gagner, sinon à perdre.

Du coup, après l’indigestion du premier jour, je n’ai plus eu le cœur à lire certains témoignages qu’on me dit édifiants. Quelque chose en moi freine : trop vite, trop tôt, trop chaud. Pourquoi se précipiter pour épiloguer ? Où est l’urgence ? Je préfère attendre un peu.

Par contraste, ce vendredi saint est un jour où, loin de l’agitation passagère, nous pouvons puiser des forces d’intériorité essentielles pour prendre un cap d’éternité. Car s’il est un évènement dramatique à méditer longuement en silence, c’est bien celui de la crucifixion.

Inexplicable, la Croix nous explique. Scandaleuse, elle nous appelle pour nous sauver. Ce matin, je remercie donc ceux qui, pour avoir été au plus près de ce drame inouï, il y a vingt siècles, l’on relaté fidèlement pour nous donner de le contempler encore à notre tour, aujourd’hui.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.