C'est un sujet qui concerne aujourd'hui plus de dix millions d’habitations en France. A cause de la sécheresse, de nombreuses maisons construites sur des sols argileux se fissurent, au grand dam de leurs propriétaires qui se retrouvent à la merci des décisions de l’État et du bon vouloir de leurs assurances.
Au printemps 2023, une quarantaine de communes angevines sont classées en état de catastrophe naturelle. Le huit septembre dernier, vingt autres s’y ajoutent sur décision de l’État. C’est le cas de Soulaire-et-Bourg, au grand soulagement de son maire Jean-François Raimbault.
Quand le premier arrêté a été publié en mai, la commune ne faisait pas partie de la liste. C’était étrange puisque nos voisins d'Ecuillé, Cantenay-Epinard ou Feneu, eux, y étaient. Évidemment mes administrés n'ont pas compris ! Il a fallu à nouveau solliciter l'administration pour se faire rattacher à l'état de catastrophe naturelle. Mais sincèrement, j'ai eu peur d'en être encore exclu quand j'ai vu d'autres catastrophes naturelles arriver en Deux-Sèvres. Là, je me suis dit, on va peut-être devoir attendre encore un peu....
Un maire qui a beaucoup de mal à comprendre les critères de sélection de l’administration.
On a une plate-forme qu'on alimente avec des éléments comme des photos et puis ensuite, et bien on attend la bonne nouvelle... J'ai demandé directement à Philippe Chalopin (président de l'association des maires de Maine-et-Loire) les raisons de notre exclusion. Et j'espère qu'il pourra faire avancer les choses parce que pour restaurer certaines maisons ça coûte très cher !
Mais voilà, si Soulaire-et-Bourg s'en est sorti, ce n'est pas le cas de tout le monde. La commune de Sarrigné, par exemple, est restée sur le bord de la route, sans plus d’explications. Pour Jean-François Raimbault, ce mode de fonctionnement n’est pas tenable.
La sécheresse, il y en a eu en 2022, c'est sûr, mais il y en a eu aussi avant ! Moi, depuis 2016, j'ai une vingtaine de dossiers qui n'ont pas eu de suites parce qu'il n'y a pas eu de classement en état de catastrophe naturelle ! Tout ça parce que la sécheresse ou l'hydrométrie du moment ne correspondait pas vraiment aux critères, c'est trop évasif pour nos administrés, il faut être plus concret !
Sans oublier qu'une fois le classement en état de catastrophe naturelle obtenu, les problèmes sont loin d'être résolus. Dès l’annonce du classement, les foyers concernés ont un mois, pas plus, pour contacter leurs assurances et faire expertiser les dégâts. Et c’est là qu’il faut faire très attention selon Yves Moalic, référent de l’association des « Oubliés de la canicule ».
Dans la majorité des cas, l'expert missionné par l'assurance trouve d'autres causes que la sécheresse, même si on a un arrêté de catastrophe naturelle. Il va mettre en cause la végétation, le drainage des eaux pluviales, la qualité de la construction, ou va viser les fondations. C'est là que commence le parcours du combattant !
Certains habitants que nous avons contactés ont déjà dû faire des travaux et injecter de la résine dans les fissures pour éviter qu’une partie de leur maison ne s’effondre, ce qui complexifie encore les choses. Mais il ne faut pas plier face aux assurances assure Yves Moalic.
Dans la majorité des cas, quand les gens se bagarrent avec les associations ou un expert indépendant, ils obtiennent gain de cause ! Il ne faut pas se laisser démoraliser. Et attention, surtout, ne pas non plus partir à l'aveuglette et chercher le premier des professionnels qui vous tombe sous la main ! Parce que vous pouvez avoir des surprises, ça reste un business. Il faut s'en remettre à l’expérience associative pour qu'on puisse vous conseiller de vrais professionnels, honnêtes.
Sachez qu’il est possible de contacter l’association « Les oubliés de la canicule » via sa page facebook ou contact@lesoubliesdelacanicule.org
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