L'épidémie de grippe est en avance cette année! Elle est déjà bien présente en Bretagne, alors que la campagne de vaccination peine à prendre son envol.
L’Assurance maladie appelle les Bretons à se faire vacciner contre la grippe ! Les chiffres ne sont pas bons pour ce début de campagne de vaccination, alors que l’épidémie est déjà présente en Finistère… « La grippe est encore en moyenne la cause de 9 000 décès par an, d’environ 60 000 passages aux urgences et de 7 000 hospitalisations », insiste Hugues Bardoux, le directeur de la Caisse primaire d’assurance maladie du Finistère. C’est une maladie qui peut être potentiellement grave, en particulier pour les personnes immuno-déprimées ou atteintes de maladies chroniques, les personnes âgées de plus de 65 ans ou encore les femmes enceintes.
Les femmes enceintes forment un public particulièrement difficile à convaincre de se faire vacciner, alors que la grippe est la première cause de mort du fœtus en France. « C'est une population qui n’était pas forcément réputée cible à risque jusqu'à maintenant, mais on en parle beaucoup plus depuis quelques temps », explique le docteur Sophie Fournière est médecin généraliste à Ploudalmézeau. « On m'a toujours appris que la grippe était hyper dangereuse en cas de grossesse, mais une femme enceinte a toujours cette crainte des risques qu’une vaccination pourrait faire encourir à son bébé... On essaye de lui faire comprendre que c'est l'inverse, que c'est justement pour protéger le bébé ! »
Les premières données de suivi de la campagne de vaccination contre la grippe en Bretagne montre une marge de progression importante, selon l’Assurance maladie. Au 21 novembre, le taux de vaccination du public cible était de 39,2 %. l’année passée, à la même époque, elle était de 57,2 %! « C’est peut-être lié au fait que cette année, la grippe est arrivée un peu prématurément, notamment en Bretagne », avance Hugues Bardoux. « Et puis il y a le fait que, après avoir connu des campagnes successives de vaccination contre le covid, certaines personnes voient moins l'intérêt de se faire vacciner... Mais nous n'avons pas de vraie explication autour de ce recul. » La vaccination contre la grippe était pourtant en progression depuis la crise sanitaire, même si les objectifs de la Haute autorité de santé (HAS), fixés à 75 % de personnes à risque vaccinées, n’a jamais été atteint en France.
Les semaines à venir vont donc être cruciales. La Caisse régionale d’assurance maladie a envoyé cette année 800 000 bons de prise en charge du vaccin contre la grippe aux personnes identifiés à risque. « Nous savons que si nous atteignions les recommandations de la HAS, nous pourrions éviter encore 3 000 décès ! », continue Hugues Bardoux. « Les gens se disent : on a le temps, on verra plus tard. Comme la vaccination contre la grippe ne leur paraissait pas urgente, ils ont préféré faire le covid, mais je pense qu'au mois de décembre on va avoir beaucoup plus de gens vaccinés », anticipe Sophie Fournière. Mais il reste les personnes non identifiées par l’Assurance maladie… Sur la commune de Ploudalmézeau, au nord de Brest, où se trouve son cabinet, le pôle de santé de la ville a organisé des ateliers collectifs d’information pour toucher ces personnes. C’est le cas de Magali : « J'avais prévu de le faire normalement mais comme je n’ai pas reçu mon papier cette année, j'ai laissé tomber... En allant à cette réunion j’ai eu mon bon et donc je vais le faire ! Mon vaccin est dans le frigo. »
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