70 % des dirigeants d'entreprises gagnent moins de 1500 euros par mois. Loin de l’image d’Epinal de l’entrepreneur jeune et riche. Journées de travail très longues, complexité administrative, solitude et salaires incertains… Pourtant, ils sont nombreux à s’allier pour se conseiller et se soutenir. C’est le cas du réseau "Bouge ta boîte", fondé par Marie Eloy, sa présidente. "On est des cercles d’entrepreneurs qui se retrouvent tous les 15 jours", précise-t-elle.
Pour Marie Eloy, l’entreprenariat féminin est "une vraie lame de fond". "On sent que de plus en plus, qu’on soit femme ou homme, on a envie d’entreprendre. On a 4 millions 500.000 entreprises en France. Il y a 900.000 femmes entrepreneurs", explique la présidente de "Bouge ta boîte".
Mais l’égalité femme-homme dans le milieu de l’entreprise est encore loin d’être une réalité. Selon Marie Eloy, il faut passer par des dispositifs législatifs comme les quotas. "C’est malheureusement indispensable parce qu’on voit bien que ça ne bouge pas. Il faut agir pour rééquilibrer. Faisons un petit coup d’accélérateur pour qu’ensuite l’équilibre soit là", affirme-t-elle.
C’est un enjeu pour les générations futures car pour l’entrepreneuriat comme les autres métiers, "l’identification est indispensable", selon la présidente de "Bouge ta boîte". "Nous les femmes, en tant qu’entrepreneurs on manque cruellement d’exemple. Un réseau féminin ça sert à s’identifier. C’est en voyant qu’on se dit 'Moi aussi je peux'. Ça nous pousse à aller plus loin", poursuit-elle.
Avec le réseau "Bouge ta boîte", des femmes entrepreneurs vont à la rencontre d’autres dans plusieurs villes en France. "On a rencontré des milliers de dirigeantes mais elles étaient totalement déconnectées. [...] Depuis un an et demi, on fait tout pour que l’éco-système soit mixte en termes d’économie", assure Marie Eloy.
L’entrepreneur estime qu’on ne peut pas être tout seul dans ce métier. "La confiance a été mise à rude épreuve dans la crise. Quand il a fallu reprendre le travail et que les enfants n’étaient pas à l’école, ce sont souvent les femmes qui s’y sont collées car elles ont un plus petit salaire", déplore Marie Eloy.
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