Malgré la promesse du gouvernement de titulariser les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) ayant une ancienneté de minimum 3 ans, à la rentrée de septembre, la colère ne faiblit pas dans la profession. Entre précarité et manque de reconnaissance, les personnels éducatifs se sont mis en grève ce mardi 13 juin pour protester contre leurs conditions de travail.
A Marseille, devant le bâtiment des services départementaux de l’enseignement supérieur, boulevard Charles Nédélec (1e) et à l’appel de l’intersyndicale des enseignants et AESH, près de 200 personnes se sont réunies pour pousser leur cri de colère face à des conditions de travail précaires et des évolutions de la profession perçues dramatiques.
Sylvana, AESH dans une école maternelle du 12e arrondissement de Marseille brandit sa pancarte, silencieuse:
2 AESH pour 11 élèves handicapés dans mon école
Une phrase qui fait écho auprès de la grande majorité du personnel en grève et présent à la manifestation.
Pourtant mis en avant sur le site dédié des académies comme “des acteurs clefs qui contribuent à la mise en place d’une école pleinement inclusive”, les AESH ne se sentent pas reconnues à cette juste valeur. Pour remplir ce rôle clef et ce malgré leur bonne volonté, il faut réunir les conditions nécessaires “autant pour nous, pour l’école que pour les parents et les élèves” appuie Barbara, AESH dans un collège de la cité phocéenne.
Pour la majorité des femmes, les AESH sont au nombre de 130 000 pour 430 000 enfants accompagnés en France, selon les chiffres du ministère publiés en septembre 2022.
Pascal Billy, enseignant sur Aix-en-Provence et militant au sein du syndicat SNES-FSU est venu apporter son soutien:
L'ensemble de l’équipe pédagogique sait que le personnel AESH est indispensable et sait aussi très bien que ce qui veut être mis en place sur les années qui arrivent est une catastrophe éducative pour les élèves en situation de handicap
En début d’après-midi, une délégation a été reçue par la direction de l’Académie à Marseille mais celle-ci a vite rebroussé chemin. “Pas le moindre geste, pas la moindre avancée” ont annoncé les responsables syndicaux.
Une situation de détresse pour les personnels AESH mais aussi de l’inquiétude sur la pérennité de l’accueil des enfants handicapés en milieu scolaire ordinaire.
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