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Marseille : La Grotte Cosquer dévoile ses secrets aux yeux de tous

Un article rédigé par Célestin Bougère - Dialogue RCF (Aix-Marseille), le 3 juin 2022 - Modifié le 3 juin 2022
Émission spéciale de Dialogue RCFLa réplique de la grotte Cosquer enfin dévoilée

Officiellement découverte en il y a 31 ans, la grotte Cosquer a maintenant sa réplique. À deux pas du vieux port, les visiteurs peuvent vivre l’expérience d’un trésor inaccessible sous les calanques de Marseille. Une course contre la montre qui s’achève pour sauver les peintures préhistoriques menacées par la montée des eaux.

La Réplique grandeur nature de la grotte Cosquer sera inaugurée samedi à Marseille @Robert PoulainLa Réplique grandeur nature de la grotte Cosquer sera inaugurée samedi à Marseille @Robert Poulain

« Quand on ne cherche rien, des fois, on tombe sur quelque chose d’intéressant », une découverte incroyable que résume Henri Cosquer par une phrase toute simple. Dans les années 1980, le plongeur découvre par hasard une grotte sous-marine dans les calanques de Marseille.

 

Au fil des années, l’idée de créer une réplique au cœur de Marseille est apparue. Un projet qui s’achève ce samedi 4 juin avec l’ouverture aux visiteurs de la grotte Cosquer. « Ce qui est important, c’est que monsieur tout le monde puisse la voir cette grotte », explique Henri Cosquer.

 

Une immersion totale dans la grotte Cosquer

 

Dès la descente dans l’ascenseur vers la grotte, l’ambiance sonore plonge le visiteur au fond de la mer Méditerranée. Il est maintenant temps d’embarquer pour 35 minutes dans des modules automatisés.

 

 Le travail des artistes est excellent

 

On se met alors dans la peau d’Henri Cosquer à mesure que nos yeux se posent pour la première fois sur les parois ornée de concrétions, de stalactites et de stalagmites. Après s’être émerveillé sur la géologie du lieu, le regard se porte sur les peintures et les gravures. On se croirait dans la vraie grotte Cosquer, chaque détail est reproduit jusqu’à l’humidité sur les pierres de la grotte. Le découvreur l’avoue, la réplique est bluffante.

Henri Cosquer à la Ville Méditerranée près du Mucem de Marseille

Un travail mené par la société Kleber Rossillon également responsable de la réplique de la grotte Chauvet en Ardèche. « Le défi, c’est de recréer l’émotion, raconte Geneviève Rosillon, présidente de cette société. C’est une grotte qui est absolument fabuleuse qui a des concrétions qui viennent se refléter dans l’eau et des parois ornées. »

 

Un bijou visuel mais aussi scientifique

 

L’objectif de la réplique est de faire vivre aux visiteurs une expérience unique tout en gardant une justesse scientifique. En plus des souvenirs d’Henri Cosquer et des fichiers de la grotte fournis par l’État, les équipes qui ont travaillé sur le chantier se sont appuyées sur des préhistoriens.

 

« Cette grotte n’était pas un site d’habitat mais elle servait pour des cérémonies dont on ignore à peu près tout, avoue le président du comité scientifique, Jacques Collina-Gérard. Il y a encore plein de mystères comme en préhistoire en général. Nous n’avons que les objets matériels et pas l’idéologie qu’il pouvait y avoir derrière. »

 

Après la visite de la grotte, on se rend dans la galerie à l’étage où des animaux préhistoriques en taille réelle sont exposés. « Tous les animaux représentés ici ont été dessinés sur les parois de la grotte donc forcément ils ont été vus par les artistes qui y vivaient », détaille Gabriel Beraha, préhistorien.

 

On apprend ainsi qu’il y a plusieurs milliers d’années, des bisons, des mégacéros ou, plus étonnant encore, des pingouins se baladaient sûrement à l’emplacement actuel du vieux port.

 

Témoin des changements climatiques

 

Cette deuxième partie de visite permet de ne pas s’arrêter au simple émerveillement de la grotte selon Frédéric Prades, directeur de Cosquer Méditerranée. « Le but est d’en apprendre plus sur les modes de vie, les cultes, les paysages. On a voulu sensibiliser aux évolutions naturelles du climat et aux dérèglements climatiques auxquels on assiste en ce moment ».

 

Car la réplique de la grotte Cosquer est également essentielle à cause de la montée des eaux. Les peintures préhistoriques sont menacées de disparaître à mesure que le niveau de la mer augmente.

 

« Ici on peut voir deux photos du même cheval en 2010 et en 2020, décrit Gabriel Beraha en pointant du doigt des dessins de la grotte. Très régulièrement, il se retrouve au niveau de la mer, on peut clairement voir les dégâts en 10 ans. On ne peut qu’imaginer les effets sur 30 000 ans pour les dessins en dessous de l’eau. »

 

Pour vivre cette expérience, il faut compter 16 euros par adulte. C’est gratuit pour les moins de 6 ans.

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