Le ministre de l’Economie et des Finances reste en place. Il devient même ministre de la Relance. Une nouveauté. Un périmètre élargi pour officialiser l’importance de la relance économique, au lendemain d’une crise sanitaire sans précédent, qui a entraîné une crise économique, qui, dit-on, sera grave. "Cela permet d’inscrire la relance dans l’agenda. Cela montre bien que la relance fait partie des priorités du gouvernement, en sachant qu’il y aura un budget approprié pour cette relance" explique Matthieu Plane, économiste à l'OFCE.
Durant la crise sanitaire, Bruno Le Maire a mis en place un certain nombre d’outils pour "limiter les effets de la crise". "On voit bien que les enjeux économiques et sociaux sont extrêmement importants. Assurer une continuité par rapport aux instruments qui ont été mis en place durant la crise et venir mettre en place un plan de relance, semble assez cohérent. Bruno Le Maire a plutôt bien piloté l’avion durant cette crise, cela semble assez logique qu’il soit maintenu à Bercy" ajoute-t-il.
La France entre dans la phase 2 de la crise économique. Avec comme point d’orgue une rentrée qui selon le président de la République, sera difficile, avec une contraction de plus de 10% du PIB selon les estimations. "On est face à une récession historique, du jamais vu. On est dans quelque chose qui est extrêmement dur pour l’économie. À l’OFCE, nous avons fait des évaluations, et depuis mi-mars jusqu’à fin juillet, nous sommes déjà à 165 milliards d’euros de perte d’activité pour l’économie" lance l'économiste.
Au cœur de l’économie, les entreprises. Ces dernières vont se trouver elles-aussi dans un moment délicat à la rentrée avec un niveau d’activité qui n’est toujours pas revenu à celui de l’avant-Covid. Et les risques de faillite sont importants. "Il y a un double crash test. Le comportement des consommateurs durant l’été. Et la solidité des entreprises qui vont devoir rembourser la dette accumulée durant la crise" explique-t-il.
Face à cette situation, Matthieu Plane rappelle que la marge de manœuvre du gouvernement est importante pour avancer. "La Banque centrale européenne est derrière. En Europe, il y a un mouvement assez important pour éviter le pire, c’est-à-dire une crise financière. La France va faire un plan de relance ambitieux. La question va plutôt se poser pour la dette privée" conclut l’économiste.
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